mardi 10 décembre 2019

Médicaments : la filière vent debout contre la distribution à l'unité

Par  le 11.12.2019



Des médicaments vendus à l'unité pour éviter les déchets inutiles ? 
La disposition, actuellement examinée au Parlement dans le cadre 
du projet de loi anti-gaspillage, est rejetée par le secteur qui craint 
de nombreux effets indésirables
AFP/ARCHIVES - LOIC VENANCE


Des médicaments vendus à l'unité pour éviter les déchets inutiles ? La disposition, actuellement examinée au Parlement dans le cadre du projet de loi anti-gaspillage, est rejetée par le secteur qui craint de nombreux effets indésirables.
Cette mesure, qui figurait dans les engagements de campagne d'Emmanuel Macron, est revenue sur le devant de la scène fin novembre à l'occasion d'un amendement LREM voté en commission, révisé ensuite par le gouvernement.
S'appuyant sur des chiffres de l’Institut international de recherche anti-contrefaçon de médicaments (IRACM), selon lesquels un Français gaspille 1,5 kg de médicaments par an, le gouvernement propose de créer le principe d’une dispensation à l’unité de certains médicaments en officine, à une date fixée par décret, au plus tard le 1er janvier 2022.
"Les médicaments concernés par cette possibilité seront, dans un premier temps, limités à quelques antibiotiques, pour lesquels l’intérêt d’une dispensation à l'unité est le plus évident", propose l'amendement gouvernemental, qui laisse au pharmacien le choix du mode de délivrance.
"Si on regarde le cycle de vie du médicament, il est détruit lorsqu'on le ramène à la pharmacie. Notre préoccupation est de dire +ne produisons pas ce que nous ne consommons pas+", plaide la députée LREM Nathalie Sarles, qui avait porté l'amendement initial, plus contraignant.
Mais si le secteur admet que des efforts restent à faire, il est en revanche circonspect sur la cure proposée.
"Tout le monde est d'accord pour mettre en place des mesures contre le gaspillage. La question est de trouver comment atteindre cet objectif", estime Carine Wolf, présidente de l'Ordre des pharmaciens (AFP/Archives - LOIC VENANCE)
"Tout le monde est d'accord pour mettre en place des mesures contre le gaspillage. La question est de trouver comment atteindre cet objectif", estime Carine Wolf, présidente de l'Ordre des pharmaciens (AFP/Archives - LOIC VENANCE)
"Tout le monde est d'accord pour mettre en place des mesures contre le gaspillage. La question est de trouver comment atteindre cet objectif", estime Carine Wolf, présidente de l'Ordre des pharmaciens, qui doute de l'éventuel gain écologique en raison des contenants qui seront nécessaires pour distribuer les comprimés.
Le Leem, l'organisation professionnelle des laboratoires pharmaceutiques, trouve également la potion amère. Aux chiffres de l'IRACM, il renvoie à ceux de l'organisme de tri des médicaments Cyclamed, selon lesquels chaque Français se débarrasserait de 250 grammes de médicaments par an.

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