vendredi 13 décembre 2019

Médecine anthroposophique : les révélations inquiétantes de Complément d'enquête sur France 2

Par  le 12.12.2019
Les journalistes du magazine Complément d'enquête sur France 2 ont mené des investigations minutieuses sur la médecine anthroposophique. Ils révèlent des pratiques inquiétantes qui n'ont rien à voir avec la médecine et la science.

FRANCE 2 - COMPLÉMENT D'ENQUÊTE




MEDICAMENT. Ce jeudi 12 décembre à 22h50, Complément d'enquête sur France 2 consacre son émission sur les médecines parallèles. Un reportage du journaliste Louis Milano-Dupont est notamment consacré à la médecine anthroposophique, sujet sur lequel Sciences et Avenir a longuement enquêté et publié deux articles disponibles en ligne depuis quelques mois. Cette pratique est l'une des déclinaisons de l'anthroposophie, un courant de pensée spiritualiste, occulte et ésotérique inventé par l'Autrichien Rudolf Steiner (1861-1925). Selon Complément d'enquête, elle revendique près de 3000 médecins et une quinzaine de cliniques privées en Europe. Problème, elle fait appel à des conceptions thérapeutiques qui ne sont pas éprouvées par la science.
Au coeur de cette approche se trouve le Viscum album fermenté, connu aussi sous le nom d’Iscador, un médicament anthroposophe vendu notamment en France en pharmacie et fabriqué à partir d’extraits de gui concentrés (Viscum album est le nom latin du gui). Pour Steiner, la plante détient des forces intrinsèques qui lui permettent de contrôler la prolifération des cellules cancéreuses. Ces affirmations faites il y a plus de 100 ans ne reposent pas sur ses observations ou sur des études scientifiques sérieuses mais sur sa vision de l’univers, de l’homme et de ce végétal, objets d’une succession de réincarnations ! Cette pensée karmique est d’ailleurs détaillée dans son ouvrage Médicaments et médecine à l'image de l'homme.

Des injections de gui pourraient avoir des interactions avec les traitements conventionnels

Aujourd’hui, le Viscum album fermenté est largement utilisé par les médecins anthroposophes qui recommandent de l’injecter sous la peau, au plus proche de la tumeur, et ce en complément des traitements conventionnels contre le cancer. Or, selon la chercheuse allemande Jutta Huebner, professeure d’oncologie intégrative à l'hôpital universitaire d'Iéna que nous avions interrogée lors de notre enquête, ce produit n’a aucun effet positif sur la survie des patients. Plus grave, les injections de gui pourraient avoir des interactions avec les traitements conventionnels et/ou être responsables d’effets indésirables plus ou moins sévères, peu ou pas recensés. : “Il y a très probablement des interactions avec les médicaments antitumoraux - aucun registre n’existant, nous ne savons pas à quelle fréquence -, de possibles croissances tumorales en cas de leucémie, lymphome et mélanome et des réactions allergiques rares”, nous confiait la chercheuse lorsque nous l’avions interrogée.

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