vendredi 20 décembre 2019

En réponse à une association de familles, la HAS défend sa recommandation sur le diagnostic du bébé secoué

PAR 
DR IRÈNE DROGOU
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PUBLIÉ LE 19/12/2019

Crédit photo : PHANIE
Interpellée sur sa recommandation sur le diagnostic du syndrome du bébé secoué, la Haute Autorité de santé (HAS) a tenu à réaffirmer l'importance de ses travaux dans un communiqué signé « avec l'ensemble des organisations professionnelles et associations de patients qui ont été mobilisées pour les élaborer », indique-t-elle. Pour la Haute Autorité, « Contester les recommandations, c'est se tromper de sujet ».

Le 2 décembre, l'association Adikia, qui regroupe des familles se disant victimes de diagnostic erroné de maltraitance, avait demandé, par la voix de son avocat Grégoire Étrillard, dans une lettre de 25 pages l'abrogation des ces recommandations datant de 2017 (version actualisée de 2011). L'objet de la missive avait été relayé dans différents médias, dont le « Quotidien ».
Rôle essentiel des professionnels de santé
En réponse aux accusations portées « d'incompétence », « de gages (insuffisants) d'impartialité » ou encore de recommandations « trop affirmatives » sur des sujets médicaux « non démontrés ou controversés », la Haute Autorité défend « le rôle essentiel des professionnels de santé dans le repérage, le diagnostic et la prévention de ces maltraitances à enfant » et refuse « la mise en cause inacceptable de la compétence et de la probité de leurs experts ».
Il est rappelé que dans plus d'un cas sur deux, il y aura récidive du secouement, « augmentant considérablement les risques de conséquences irréversibles », est-il souligné. Les professionnels de santé sont des acteurs essentiels de la prévention, insiste la HAS, « en donnant par exemple des conseils aux jeunes parents sur la façon de gérer les pleurs d'un bébé ».
Analyse de 310 publications scientifiques
La Haute Autorité rappelle également qu'à l'occasion de la réactualisation des recommandations en 2017, elle a constitué « un groupe de travail de 30 personnes choisies parmi celles proposées par des instances nationales professionnelles, des associations de défense des droits de l'enfant ainsi qu'un magistrat et un avocat ».
Si l'association conteste les critères retenus pour le diagnostic de syndrome du bébé secoué, « controversés dans de nombreux pays », notamment en Suède, avait précisé l'avocat, la HAS défend sa position, arguant « d'une analyse rigoureuse de la littérature scientifique et médicale internationale », totalisant 310 publications.
La HAS souligne ainsi que « l'ensemble des articles y compris ceux remettant en question l'existence ou le diagnostic du syndrome du bébé secoué ont été pris en compte, les articles étant retenus selon leur valeur scientifique ». La Haute Autorité tient à affirmer « son engagement profond » dans la prévention et le repérage des maltraitances, car « soigner, c'est également prévenir et protéger ».

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