vendredi 15 novembre 2019

Toulouse : après les démissions à l'hôpital des enfants, 96 psychiatres lancent à leur tour un SOS

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Les psychiatres de Haute-Garonne exerçant dans le secteur public (CHU de Toulouse et Hôpital Marchant) viennent d'adresser une lettre d'alerte à la ministre de la santé. Ils disposent aujourd'hui de moyens pour soigner 75 000 personnes alors que les besoins en santé psychiatrique concernent 170 000 habitants dans le département. La situation est très tendue aux urgences psychiatriques.

Les voix des médecins, jusque-là discrètes à Toulouse, continuent de s'élever pour dénoncer le manque de moyens dans l'hôpital public. Après la démission de tous les chefs de service de l'Hôpital des enfants de leurs fonctions administratives, c'est au tour des psychiatres de monter au créneau. Ce mardi 12 novembre, 96 psychiatres, soit quasiment tous ceux exerçant dans le secteur public (CHU de Toulouse et Hôpital Marchant) ont adressé une lettre d'alerte à la ministre de la santé, Agnès Buzyn. Pour dénoncer une situation particulièrement tendue en Haute-Garonne et à Toulouse où la démographie explose depuis plusieurs années sans ajustements de moyens derrière. Après le personnel soignant, c'est donc au tour des médecins de transmettre leurs inquiétudes. 
Le collectif des psychiatres rappelle ainsi à la ministre que sa feuille de route "Santé mentale et psychiatrie", à laquelle ils souscrivent sur le fond, se heurte à des réalités démographiques. "La Haute Garonne se caractérise par un double mouvement, d’une part sa métropolisation autour de Toulouse et d’autre part son explosion démographique (+ 49% d’habitants en 20 ans). Depuis 25 ans, elle compte 8 secteurs de psychiatrie publique. Ces secteurs, initialement pensés et dotés de moyens pour assurer les missions de santé mentale pour une population de 75 000 habitants sont confrontés actuellement aux besoins de soins d’une population de 170 000 habitants sans aucun ajustement des moyens. Un calcul simple pourrait laisser penser que près de 800 000 personnes (de Toulouse et sa périphérie) seraient ainsi restées sans soins, mais les équipes de psychiatrie publique ont tenté de répondre au fil des années aux besoins de la population, aux évolutions de notre discipline et du monde contemporain en développant des dispositifs et des organisations innovantes, tout en faisant évoluer leurs pratiques", soulignent les signataires.

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