jeudi 3 octobre 2019

Une vulnérabilité psychiatrique accrue pour les filles de parents divorcés

Publié le 30/09/2019




Période de l’existence émotionnellement difficile, le divorce constitue un événement majeur dans la vie des parents concernés comme pour leurs enfants, rappellent des chercheurs exerçant au Luxembourg et en Allemagne. En 2017 par exemple, environ 125 000 enfants se sont trouvés confrontés au divorce de leurs parents en Allemagne, et donc aux conséquences éventuelles de cette épreuve familiale sur leur santé mentale.

Chez les enfants de divorcés, des travaux antérieurs ont montré qu’un divorce parental affecte plus lourdement la santé mentale des filles (avec plus de troubles anxieux, dépressifs, ou d’autres maladies mentales) que celle des garçons (pour lesquels les effets néfastes du divorce concernent surtout « les résultats scolaires » et « la consommation précoce de drogue ou d’alcool. »

Réalisée grâce à des interviews cliniques structurés s’appuyant sur l’axe I (troubles cliniques principaux) et sur l’axe II (troubles de la personnalité) du DSM-IV, une étude conjointe germano-luxembourgeoise sur ce thème évalue l’impact d’un divorce parental sur la santé mentale de 121 jeunes femmes (âgées en moyenne de 23 ans) ayant expérimenté dans leur jeunesse cette rupture du parcours familial pour 60 d’entre elles, les autres participantes constituant une population-témoin.

Intérêt d’un soutien psycho-éducatif

Par rapport aux jeunes adultes de parents non divorcés, les filles de divorcés présentent « un risque plus élevé de troubles de l’Axe I, mais non de l’Axe II », aucune incidence accrue sur les troubles de la personnalité n’étant ici observée. On constate que les participantes issues de familles divorcées évoquent « davantage de dépression, de solitude, de traumatismes durant l’enfance, d’évitement de l’attachement, d’anxiété, de stress chronique et moins de soins reçus du père. » Considérée comme alarmante par les auteurs, cette vulnérabilité psychiatrique accrue des filles de divorcés confirme l’importance des programmes de prévention et de soutien psycho-éducatif lors d’un processus de divorce parental. Une assistance parentale semble aussi utile pour aider si nécessaire les parents à mieux soutenir leurs enfants, pendant et après leur divorce.

Dr Alain Cohen
RÉFÉRENCE
Schaan VK et coll.: Parental divorce is associated with an increased risk to develop mental disorders in women. Journal of Affective Disorders; 2019 ; 257 : 91–99.

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