jeudi 17 octobre 2019

La Silicon Valley à la pointe de la recherche sur l’immortalité

THE DAILY TELEGRAPH (LONDRES)

Le Daily Telegraph consacre un article aux explorateurs partis en quête du Graal : l’immortalité. Pas question ici d’affronter, tel Indiana Jones, un templier au fin fond d’un sanctuaire oriental ; il s’agit plutôt d’effectuer une virée dans les laboratoires de la Silicon Valley.
Le quotidien britannique The Daily Telegraph part à la rencontre de ceux qui investissent dans tout ce qui pourrait prolonger leur existence. Début octobre, une convention les réunissait dans un hôtel quatre étoiles de Las Vegas. Mille personnes – “dont beaucoup avaient atteint l’âge de la retraite” – assistaient à ce rendez-vous annuel baptisé “Révolution contre le vieillissement et la mort”. Le site Internet de l’événement invite à “construire [sa] longévité à partir des dernières découvertes scientifiques”.
Les motivations sont nombreuses – voir grandir sa descendance, visiter le plus de pays possible ou simplement avoir le temps de dépenser tout l’argent que l’on a pu amasser –, mais l’investissement dans cette quête se révèle des plus onéreux. “La Silicon Valley est devenue le creuset de la lutte contre le vieillissement parce qu’on y compte une majorité de gens qui ont suffisamment d’argent à dépenser pour tenter de prolonger leur vie et qui sont prêts à prendre des risques”, déclare au Telegraph l’informaticien Aubrey De Grey, initiateur du projet Strategies for Engineered Negligible Senescence, littéralement “réduire la sénescence à quantité négligeable”, dans lequel a investi le cofondateur de Paypal, Peter Thiel.

Les expériences les plus excentriques

Un exemple parmi d’autres, celui de la California Life Company, fondée par Google, qui aurait été la première à déceler le non-vieillissement chez le rat-taupe nu. Un petit mammifère dont le risque de mort n’augmenterait pas avec l’âge.

La Mayo Clinic, centre de recherche médicale américain, aurait quant à elle découvert une protéine aux vertus rajeunissantes “dans le tube digestif des êtres humains très âgés” permettant la mise au point d’un traitement antivieillissement sobrement nommé Immortalis Klotho Formula (IKF), “la recette secrète de la vie éternelle”, selon les mots du docteur Marco Ruggiero. Il faut compter pas moins de 8 000 livres (9 200 euros) pour un traitement de trois mois ; le chercheur affirme au quotidien que la formule a déjà été adoptée par des célébrités et des membres de familles royales.
Le Telegraph liste un certain nombre d’expériences excentriques, parmi lesquelles les transfusions sanguines entre un vieux mammifère et un plus jeune, censé favoriser le renouvellement des cellules. La méthode aurait fait ses preuves sur des souris de laboratoire mais aurait également donné lieu à des dérives médicales : “Ambrosia, une société qui proposait des transfusions sanguines à des patrons de la Silicon Valley, a été obligée de mettre fin à cette activité en février quand la Food and Drug Administration [l’organisme chargé de la sécurité des aliments et des médicaments] a déclaré que ‘la population était la proie de certains acteurs sans scrupule qui proposaient de les traiter avec des cures de plasma issu de donneurs jeunes’.
Entre recherche sur les cellules-souches, les régimes anticalories, les cocktails de vitamines et de médicaments, le Telegraph constate que les espoirs des “immortalistes” ne sont pas près d’être douchés par les doutes des plus sceptiques.

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