samedi 21 septembre 2019

Sans état d’AME ! Dix ans de travail de sape

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Publié le 12.09.2019

2019 ! De nouvelles attaques se profilent, en effet, avec une probable nouvelle réforme de l’AME. Seronet a remonté le cours du temps pour montrer que les critiques et attaques d’hier ont la vie dure et qu’elles servent encore à remettre en cause un système pourtant indispensable à la santé publique de tous-tes. C’est parti pour un parcours jalonné de caricatures, de manipulations, d’outrances et une forme de haine des étrangers-ères.
Dans un communiqué (7 août), plusieurs organisations de santé et de défense des droits des étrangers-ères font état de « menaces » sur l’Aide médicale d’État, que le gouvernement se préparerait à « sacrifier » cet automne. Depuis plusieurs semaines, des informations parviennent aux organisations indiquant que le gouvernement envisage « de détricoter ce dispositif essentiel de santé publique » qui « garantit actuellement la prévention et l’accès aux soins des personnes étrangères sans papier ou en situation précaire de séjour ».
Le gouvernement a demandé à l’inspection générale des finances (IGF) et à l’inspection générale des affaires sociales (Igas) de réaliser un rapport sur l’AME. 
Selon un article du Monde (1er août), la mission d’inspection, bâtie autour de l'inspectrice de l'Igas Fabienne Bartoli, a déjà mené plusieurs auditions à ce sujet. « Trois pistes de réforme y ont notamment été abordées : la mise en place d'un ticket modérateur (un reste à charge pour le patient), des centres de santé dédiés ou encore la réduction du panier de soins pris en charge (réclamée par certains-es et déjà mise en œuvre pour partie, avec les réformes précédentes). L'exclusion des soins psychiatriques serait, par exemple, à l'étude (1) », précise le quotidien.

Le 1er août, des membres de l’Observatoire du droit à la santé des étrangers (ODSE) (2) sont reçus au ministère de la Santé à ce sujet. Et, comme l’explique l’AFP, ils et elles en ressortent « confortés dans leurs inquiétudes ». Et ce d'autant qu’ils et elles expliquent, à l’issue du rendez-vous, que le gouvernement se refuse à exprimer la « finalité » de la mission confiée à l’IGF et l’Igas. Les ONG supposent qu’il est envisagé de restreindre l'accès à l'AME (c’est dans le discours ambiant, notamment chez une partie du gouvernement…), sans que l'on connaisse très précisément la nature des mesures qui pourraient être finalement retenues. Ce rapport doit sortir en octobre. Il devrait coïncider avec un débat parlementaire sur l’immigration (le gouvernement entend avoir un débat annuel sur ce sujet) et tomber au moment des discussions autour du budget 2020 (3) ; ce qui « laisse donc craindre le pire », estiment les organisations.

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