samedi 7 septembre 2019

Celle par qui le scandale arrive




Paris, le samedi 7 septembre 2019 – C’est un monde d’hypocrisie, de secret et de violence. C’est un pays qui se refuse encore à accorder à ses citoyens (et plus encore à ses citoyennes) les plus simples libertés mais qui s’enorgueillit cependant d’être au cœur de la modernité. Ici, tout est interdit. Mais tout est possible également.

Le retour des avortements clandestins

Il n’y a pas d’avortement au Maroc. Et pourtant, entre 50 000 et 80 000 avortements sont réalisés chaque année. Clandestinement, mais le plus souvent par des chirurgiens installés. Cependant, ces dernières années, la répression s’est intensifiée, contredisant l’apparente politique d’assouplissement des lois régissant les mœurs. Et les avortements artisanaux se sont multipliés, entraînant une progression de la mortalité. On estime que les interruptions volontaires de grossesse réalisées sans aucun encadrement médical sont à l’origine de 4,2 % des décès chez les femmes enceintes au Maroc. Cette semaine, la jeune journaliste Hajar Raissouni est devenue le symbole de cette société où la transparence est factice et la liberté un leurre. La jeune femme a été arrêtée alors qu’elle était prise en charge dans une clinique privée de Rabat. Elle, son fiancé, le médecin qui la prenait en charge et une infirmière ont été arrêtés. Les personnels de santé sont accusés d’avortement illégal, tandis que pèse en outre sur le couple l’accusation de « relations sexuelles hors mariage ».

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