dimanche 18 août 2019

Psychiatrie: destruction accélérée




  • 17 AOÛT 2019
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  • ÉDITION : CONTES DE LA FOLIE ORDINAIRE
  • Il y a une façon économiste de poser le problème de la psychiatrie : un Français sur trois souffrira de troubles mentaux au cours de sa vie, et ça coûte cher : en 2016, les maladies psychiatriques et les traitements chroniques par psychotropes ont coûté 23 milliards d’euros soit 14% de des dépenses de santé. La psychiatrie est donc aussi un marché (cliniques privées, laboratoires pharmaceutiques, etc.).
    Pour la rapporteure (LREM) d'une mission parlementaire qui est en cours, Martine Wonner,« le financement de la psychiatrie hospitalière a besoin d’une réforme substantielle » et elle ajoute dans la même phrase : « tant dans le secteur public que dans le secteur privé ». Ce qui est une excellente nouvelle pour les cliniques privées et leurs regroupements ; car quand des néolibéraux mettent sur le même plan les services publics et des cliniques « complémentaires », c'est toujours pour ruiner les premiers et enrichir les seconds.
    Elle annonce aussi vouloir « permettre le développement d’une expertise spécialisée en psychiatrie , sans toutefois renoncer à l’objectif d’une offre de premier recours réactive et accessible à toutes et tous, sur l’ensemble des territoires ». Or, cette « offre de premier recours sur tout le territoire » existe ou plutôt existait, elle fut démolie par les politiques successives de santé, on l'appelait « politique de secteur » ; c'était la déclinaison du service public dans le domaine de la psychiatrie publique. Donc il faut lire ici que seront valorisées une myriade d' « expertises » forcément spécialisées au détriment de toute conception globale et sociale du soin psychiatrique. Soit une destruction accélérée du service public ici comme ailleurs. Voici leur projet. Passons à nos combats.

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