mardi 20 août 2019

Les rêves de Mathilde

GREYPRIDE    

Les rêves de Mathilde
Petite chronique inattendue d'une vieillesse sans tabou
La vie s’envole, Et quand on s’affole, Hélas il est trop tard, Pour mordre son mouchoir
En marchant dans la rue j’ai ce refrain en tête ; refrain d’une chanson légère de Jeanne Moreau.
J’adore ces quelques mots, qui sonnent tellement vrais ; chanson sur les regrets de tout ce que nous aurions pu faire dans notre vie et que nous n’avons pas osé faire, quand la vieillesse nous surprend et ne nous permet plus d’accomplir nos projets, nos rencontres, nos amours...
Mais pour autant, quel que soit notre âge, il est toujours temps de réaliser ses projets. Avec les ans, ils changent de nature, ils sont peut être moins ambitieux, voire considérés comme futiles par notre entourage, mais c’est notre moteur, ce qui entretien notre désir de vivre...
Se lever le matin en décidant d’apprendre une poésie que l’on avait découverte à l’école, préparer un gâteau que l’on partagera avec la voisine du dessous, prendre des nouvelles d’une amie que l’on n’a pas vu depuis longtemps, aller dans le parc pour ressentir les rayons du soleil d’une journée d’automne, s’habiller avec soin et remettre cette robe ou cette veste que l’on avait oubliée au fond du placard...
Autant de petits projets qui nous donnent le goût de vivre et surtout nous donnent le sentiment d’être vivants. Quoi de plus angoissant que d’être réduit au rang d’objet inutile, objet de soin que l’on maintient en vie, dans l’attente de la mort...
Mathilde, malgré ses 78 ans, avait conservé cette capacité : elle avait des projets ambitieux, qui dépassaient ses capacités, mais elle savait être suffisamment convaincante pour trouver des bonnes volontés pour l’aider à les réaliser.
Aujourd’hui, on lui livrait l’armoire monumentale qu’elle avait commandée chez IKEA, et dont elle rêvait...

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