vendredi 12 juillet 2019

L’homéopathie encore en marge des médecines alternatives au Maroc

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SOLÈNE PAILLARD 11 juillet 2019

A contrario de la phytothérapie, l’homéopathie est encore peu démocratisée au Maroc. Fondée à la fin du XVIIIe siècle, elle ne fait toujours l’objet d’aucune étude ayant pu valider scientifiquement son efficacité.


Photo d'illustration. / DR

Le gouvernement français a décrété la fin d’un débat qui courait depuis des mois : l’homéopathie ne sera plus remboursée par la sécurité sociale d’ici à un an et demi, a statué l’exécutif, marchant ainsi dans le sillage de la Haute autorité de santé (HAS) qui avait conclu à l’absence d’efficacité avérée de ces produits pharmaceutiques, rapporte l’Agence France-Presse. Au Maroc, la question du remboursement ou non de l’homéopathie ne se pose pas, tant cette médecine alternative semble encore en marge des circuits thérapeutiques. 

Il faut dire que malgré 180 ans de recherche, aucune étude n’a pu démontrer rigoureusement son efficacité, indique Le Monde. «Plusieurs dizaines d’années d’efforts de recherche n’ont jamais permis de montrer solidement que ces traitements ont un effet supérieur à un placebo, c’est-à-dire à un faux médicament qui n’agit que parce que la personne pense qu’on la traite», souligne-t-on de même source. Fondée à la fin du XVIIIe siècle par le médecin allemand Samuel Hahnemann, l’homéopathie a été introduite au Maroc pendant le protectorat, dans les années 1930, indique Hayat El Bouziani, auteure d’une thèse intitulée «Homéopathie au Maroc. Etude auprès des médecins et des pharmaciens d’officine à Rabat» (2016).

«A l’opposé de la psychiatrie»

D’après les résultats d’un questionnaire soumis à 72 médecins et pharmaciens d’officine, l’homéopathie n’est utilisée par la population marocaine qu’à hauteur de 1%, «tout en observant dans les dernières années une augmentation de la demande d’utilisation d’homéopathie selon la majorité des praticiens interrogés (72,5%)». La plupart des répondants (78,6%) ont déclaré que leurs patients ne connaissaient pas cette pratique thérapeutique. Il ressort également que 77,8% sont favorables à la prescription d’un traitement homéopathique à leur patient «du fait de l’absence d’effets secondaires et d’interactions médicamenteuses», mais 22,2% estiment au contraire que l’homéopathie ne peut être prescrite, pointant du doigt notamment un effet placebo et l’absence de fondements scientifiques attestant de son efficacité. L’étude montre encore que l’homéopathie est quasi absente au sein des hôpitaux marocains (88,6% des répondants).


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