lundi 17 juin 2019

La médecine (française) : hier, aujourd’hui et demain






Paris, le samedi 15 juin 2019 – Nous vivons en état de crise permanent. Difficile de se souvenir d’une période qui n’ait pas été marquée par une crise économique, politique ou sociale. Et en ce qui concerne l’organisation des soins, on constate la même constance des dysfonctionnements et autres insuffisances. Pourtant, en dépit de ce long historique de difficultés, certains veulent croire qu’il y eut un avant ou tout était véritablement mieux. Une époque bénie à laquelle il suffirait de revenir pour que toutes les crises, toutes les incompréhensions s’évanouissent.

Retour au patriarcat ?

Mais a-t-il jamais réellement existé cet âge d’or ? Avec une ironie décapante dont elle est coutumière, le docteur Marion Lagneau s’est prêtée à ce petit d’exercice de comparaison des époques, en invitant à se souvenir des relations médecin/malade d’antan. « Les patients sont souvent plein de nostalgie parce que les médecins ne sont plus comme au bon vieux temps. Ne comptant pas leurs heures, à leur écoute, bienveillants, pas surchargés, pas pressés, pas le nez dans leur ordinateur…Vous-même, peut-être aussi, regrettez cette époque, où on appelait son médecin et il passait dans la journée ou la soirée, même si sa journée de travail avait été rude et longue,  il ne reportait pas au lendemain, il n’alléguait pas qu’il voulait voir sa famille » commence-t-elle. Sans revenir sur les causes de l’évolution de l’attitude des praticiens auxquelles elle a consacrées de nombreux posts, Marion Lagneau sur son blog Cris et Chuchotements propose une approche plus décalée dans un de ses récents billets : « Vous aimeriez que les médecins du XXIème siècle se comportent encore comme les médecins d’autrefois ? D’accord, mais en ce cas, il faut vous comporter comme les patients d’autrefois… ». Ce pacte, qui suppute (sans doute plus par jeu) que le changement des patients a influencé le changement des médecins, supposerait que les patients suivent différentes règles et notamment se soumettent aux comportements patriarcaux des médecins, si souvent décriés ces dernières années. Marion Lagneau rappelle en effet que les « patients d’autrefois : ne demandaient pas d’information ni d’explication aux médecins. Ils écoutaient et acquiesçaient. Ne discutaient pas son diagnostic. Le médecin d’autrefois était écouté comme un oracle ».

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