mardi 18 juin 2019

Grippe : année record en Australie, un risque pour l'Europe ?

18.06.2019


  • Australie

    Grippe : année record en Australie, un risque pour l'Europe ?

PLANETARY VISIONS LTD/SPL/PHAN

Comme chaque année, l'hémisphère nord se tourne vers l’hémisphère sud au passage de l’été pour mieux appréhender l’épidémie de grippe hivernale en Europe. Et cette année, la grippe australienne affole déjà les médias européens. Ainsi, à renfort de schémas sur le nombre de patients pris en charge, les journaux anglais titrent sur les milliers de morts attendus. Mais qu’en est-il réellement ?
Une chose est sûre, l’épidémie est cette année particulièrement précoce puisque la courbe des cas montre une augmentation exponentielle dès la semaine 16 (15-22 avril) alors qu’habituellement le pic épidémique a lieu fin juillet début août. La semaine du 7 juin, 75 000 Australiens avaient déjà été considérés comme infectés, ce chiffre était déjà à cette date majoré de 50 % par rapport au nombre total de cas en 2018.

Dans la région de Melbourne, 18 644 cas – dont 31 décès - ont été signalés entre le 1er janvier et le 15 juin, soit un chiffre 7 fois supérieur aux valeurs habituelles. En Nouvelle-Galles du Sud (Sydney) les services d’urgence sont submergés et dans le Sud de l’Australie 18 300 personnes ont été testées positivement contre 1 480 à la même époque l’année dernière à la même date.
Une tendance similaire à une épidémie précoce a aussi été notée au Chili.
Un phénomène habituel ?
Des nouveaux virus seraient-ils en cause ? Pas spécialement puisqu’il s’agit en majorité de grippes A (80 % A/H3N2 et 20 % A/H1N1) et dans 20 % de grippes B. Le vaccin annuel australien (A/H1N1, B/VIC et B/YAM) est relativement efficace contre les virus circulants. Mais il est difficile d’exclure à ce jour une mutation sur l’un des virus déjà connu.
Parmi les autres hypothèses avancées, le moindre taux d’attaque de la grippe 2018 qui laisse une grande partie de la population sans anticorps actifs. Les statistiques d’Australie du Sud qui montrent une baisse du nombre de cas depuis deux semaines, peuvent aussi laisser penser à une simple précocité de l’épidémie.
À partir de ces chiffres, est-il possible de conclure que les services d’urgence français qui – vraisemblablement – vont finir l’été difficilement vont être à nouveau en tension dès le mois d’octobre ? Difficile de l’affirmer, mais possible. 

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