vendredi 1 mars 2019

Plus de 800 000 morts par suicide dans le monde en 2016


En 2014, l’OMS publiait un document intitulé « Prévention du suicide – L’état d’urgence mondial ». C’était la première fois que l’organisation publiait un rapport en la matière. Elle dénombrait environ 800 000 décès par suicide chaque année dans le monde, chiffre suffisamment alarmant pour justifier l’intitulé du rapport. Ce constat était à l’origine de l’élaboration d’un plan destiné à encourager les pays à développer ou à renforcer leurs stratégies de prévention du suicide « selon une approche multisectorielle de la santé publique ». Mais en janvier 2018, seulement 28 des 194 membres de l’OMS déclaraient avoir mis en place une stratégie nationale de prévention.

Une autre source de données sur le thème du suicide est la Global Burden of Disease Study, vaste étude menée de 1990 à 2016, et permettant d’observer  l’évolution dans de nombreux domaines de la santé dans 196 pays et territoires. Le British Medical Journal publie les résultats de cette étude concernant la mortalité par suicide.

L’analyse des données confirme que le suicide est une cause importante de mortalité évitable, avec un nombre total de décès de 817 000 en 2016, en augmentation de 6,7 % depuis 1990. Toutefois, le taux de mortalité standardisé par âge, diminue de 32,7 % entre 1990 et 2016, en même temps que le taux de mortalité globale standardisé par âge diminue de 30,6 %.

Parmi les 10 premières causes de décès dans certains pays

Dans toutes les régions, le taux de mortalité par suicide est supérieur chez les hommes, sauf parmi les 15-19 ans, avec des variations régionales dans le ratio femme/homme, et notamment des ratio supérieurs dans les régions de faible niveau socio-démographique. Les hommes connaissent une réduction moins importante que les femmes de la mortalité par suicide standardisée par âge, réduction de 23,8 % entre 1990 et 2016 contre 49 % pour les femmes.

Le suicide reste l’une des 10 premières causes de décès en Europe de l’Est, Europe centrale, Australie, dans les régions à revenus élevés d’Asie, du Pacifique et d’Amérique du Nord. Les données reflètent une intrication complexe de différents facteurs, spécifiques aux régions et aux pays, parmi lesquels des facteurs socio-démographiques, socio-culturels, religieux, économiques, exposition à la violence, alcool ou drogues, accès aux services de soins spécialisés et relations culturelles spécifiques avec le suicide, etc.

Tous ces facteurs devraient bien entendu être pris en compte lors de l’élaboration des politiques de prévention. Pour les auteurs, il s’agit d’une condition essentielle à leur réussite.

Dr Roseline Péluchon
RÉFÉRENCES
Naghavi M et coll. : Global, regional, and national burden of suicide mortality 1990 to 2016: systematicanalysis for the Global Burden of Disease Study 2016. BMJ 2019;364:l94

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire