samedi 9 mars 2019

Endométriose : Agnès Buzyn annonce des consultations obligatoires à 11-13 ans et à 15-16 ans pour un diagnostic précoce

Elsa Bellanger
| 08.03.2019



ENDOMETRIOSE
Crédit Photo : S. Toubon
« Extrêmement choquée des témoignages » de femmes atteintes d’endométriose entendus aujourd’hui lors de sa visite du centre de l’endométriose de l’hôpital Saint-Joseph (Paris 14e), la ministre de la Santé, Agnès Buzyn a annoncé une série de mesures pour améliorer la prise en charge de cette pathologie qui touche une femme sur dix.
Accueillie par les professionnels de santé, hospitaliers et de ville, qui participent au réseau ville-hôpital « ResEndo » porté par le groupe hospitalier parisien, la ministre s’est montrée sensible aux récits des parcours chaotiques des patientes rencontrées. Ces femmes « ont perdu un temps fou (à cause d’un diagnostic tardif, NDLR), avec des désirs de grossesse, des douleurs, ont vu leurs vies personnelle et professionnelle complètement détruites par cette maladie, avec un déni des professionnels qui les ont pris en charge », a insisté la ministre, en pleine semaine européenne dédiée à cette pathologie.

Vers une amélioration du diagnostic
Son « premier message » s’adresse ainsi aux professionnels : face à des femmes avec des « douleurs très importantes pendant les règles »« pensez à l’endométriose, renseignez-vous, envoyez ces femmes dans les centres spécialisés ».
Agnès Buzyn a ensuite annoncé une mesure pour que « le diagnostic soit posé plus tôt ». De nouvelles consultations obligatoires seront ajoutées au calendrier de suivi médical des jeunes filles, à 11-13 ans et à 15-16 ans. « Des questions seront posées pour essayer de détecter l’endométriose », a-t-elle indiqué. Les services universitaires de médecine préventive et de promotion de la santé seront également mobilisés pour renforcer la détection des signes d’endométriose et alerter les femmes.
Mieux former les professionnels
Le plan d’action de la ministre concerne également la formation des professionnels de santé. « Il y a une méconnaissance de cette maladie chez les généralistes, chez les sages-femmes, chez les gynécologues-obstétriciens, observe Agnès Buzyn. Il est impératif d’y penser systématiquement pour bien les prendre en charge et qu’il n’y ait pas de perte de temps. »
Autre chantier d’envergure, la ministre souhaite mettre en place des filières de prise en charge dédiées « dès 2019 »« Je veux que les femmes puissent se repérer dans des filières de prise en charge qui leur permettent de se raccrocher à des médecins qui vont les entendre, les écouter, leur proposer un suivi et une prise en charge de la douleur, une préservation de la fertilité et bien poser les indications chirurgicales lorsqu’il y en a », détaille Agnès Buzyn.
Si aucun moyen supplémentaire n’est annoncé pour l’heure, des appels à projet de recherche devraient être lancés pour « faire de l’endométriose un champ de recherche à part entière ». Après l’annonce des grandes lignes de ce plan d’action, la ministre compte « travailler avec les associations » pour sa mise en œuvre.

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