mercredi 27 mars 2019

A l’exposition “Hey !”, le féminisme remue la contre-culture

Thierry Voisin    Publié le 27/03/2019



Oeuvres de Séverine Gambier, Mad Meg et Brigitte Lajoinie.

Genre, matriarcat, mysticisme… Ces quatres artistes issues du courant outsider pop assument leurs différences et transgressent la norme.

Quatrième acte de « l’outsider pop », lancé en 2011 par Anne & Julien. Les deux éditeurs de la revue Hey ! modern art et pop culture font découvrir des artistes méprisés par la cuture dominante. Pour le couple, « l’art doit être une expression des émotions sans prétexte ni alibi », et ne rien céder au divertissement ni à la marchandisation organisée.
Sur le plateau de la Halle Saint-Pierre, trente-six artistes singuliers, issus de la marge, dont les choix radicaux sont l’expression de désirs, d’obsessions et de pulsions vitales. Ce que Freud appelait la « fonction magique de l’art ». Nous avons choisi quatre d’entre d’eux, quatre femmes qui assument leurs différences, qui transgressent la norme tout en interrogeant dans leurs œuvres l’archétype féminin, la notion de genre, le pouvoir du matriarcat ou encore le mysticisme.
Mad meg, féministe radicale et anticonformiste
L’artiste : Irréductiblement anticonformiste, mad meg n’est restée que deux semaines aux Beaux-Arts de Paris. Féministe radicale, elle se dit volontiers mégère malgré un sourire bienvaillant, fustigeant les idéologies et les valeurs dominantes. Après avoir rempli au stylo à bille une multitude de petits carnets (Carnets de digestion, 2001-2006), elle dessine à l’encre de Chine sur des feuilles grand format, avec des plumes Sergent-Major. A nulle autre pareille, son œuvre est puissante et novatrice, hantée d’êtres étranges, aux corps difformes ou aux têtes d’insectes (Patriarches). Le regard se perd avec délectation et curiosité dans la multitude de détails et la texture du dessin, où se nichent des citations d’artistes et des textes autobiographiques.

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