vendredi 1 février 2019

« Prescrire » actualise sa liste noire de médicaments à éviter

31.01.2019



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Crédit Photo : DR

La revue « Prescrire »  a dévoilé ce jeudi sa nouvelle liste de près de cent médicaments – « plus dangereux qu'utiles », à éviter en raison des risques sanitaires « disproportionnés » qu'ils font courir aux patients.
Parmi les six médicaments ajoutés cette année à sa liste noire que la revue actualise chaque année, on trouve le Décontractyl (comprimés ou baume), un médicament utilisé pour soulager les douleurs des contractures musculaires. Les effets indésirables – dus au principe actif, la méphénésine – sont principalement des somnolences, nausées, vomissements, réactions allergiques graves et abus et dépendances (effets psychotropes). La pommade expose à des atteintes cutanées graves.

L'antitussif à base d'oxomémazine, qui regroupe de nombreux produits (Toplexil et génériques dont Humex toux sèche oxomémazine), qui a des propriétés neuroleptiques, expose également à des « effets indésirables disproportionnés », selon la revue.
Le registre des traitements critiqués – cancer, diabète, arthrose, allergies, maladie de peau, d'Alzheimer, sexualité, toux,  arrêt du  tabac, etc. –  est vaste, pour des maux graves ou bénins. Les médicaments en cause sont « nouveaux ou anciens et dépassés, voire pas plus performants qu'un placebo », indique « Prescrire ».
Également inscrites cette année, la pommade pour fissures anales Rectogesic, « pas plus efficace qu'un placebo, mais susceptible d'entraîner des maux de têtes fréquents », ainsi que la cimétidine (Cimétidine Mylan et autres), autorisée pour des troubles, type brûlures d'estomac et renvois acides. « La cimétidine expose à des interactions indésirables avec de très nombreux médicaments contrairement à d'autres produits de la même famille des antihistaminiques H2 », peut-on aussi lire.
Attention aux médicaments contre le rhume et la toux
La revue rappelle que des médicaments contre le rhume comme les vasoconstricteurs décongestionnant par voies orale ou nasale (l'éphédrine, la naphazoline, l'oxymétazoline, la phényléphrine, la pseudoéphédrine qui est contenue dans une dizaine de médicaments, et le tuaminoheptane) exposent à « un risque de troubles cardiovasculaires graves voire mortels (poussées d'hypertension, AVC, troubles du rythme cardiaque) »
« Fin 2017, les autorités sanitaires ont interdit la publicité grand public pour ces vasoconstricteurs », relève le directeur éditorial de la revue, Bruno Toussaint. C'est un petit pas qui montre que les autorités reconnaissent que ces produits posent problème, mais sans les retirer du marché. »
Parmi les nouveaux épinglés, on trouve aussi l'Ocaliva prescrit pour une maladie rare.
Trois médicaments listés en 2018 ont été retirés cette année – à savoir un antibiotique retiré du marché mondial (Ketek) et deux autres, en raison de nouvelles données en cours d'analyse par la revue « Prescrire », Uptravi pour une maladie rare et grave et l'anticancéreux olaparib/Lynparza.
La liste 2019, qui recense 93 médicaments (dont 82 vendus en France) à ne pas utiliser, à défaut de les voir retirer du marché, a été établie sur la base des analyses publiées dans la revue durant neuf ans, de 2010 à 2018, explique « Prescrire ».  
P. T. (avec AFP)

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