lundi 14 janvier 2019

«Sérotonine», les artistes et la dépression

Clément Guillet — 
Sérotonine, le dernier livre de Michel Houellebecq porte le nom d’un neuromédiateur. Celui sur lequel agit le Prozac ou le «Captorix» que prend le personnage principal du roman –et celui qui, souvent, fait défaut dans le cerveau des personnes dépressives. Depuis vingt-cinq ans et dès son premier roman, Extension du domaine de la lutte, Michel Houellebecq écrit la dépression. Son succès phénoménal est dû en grande partie à sa capacité à s’attaquer avec ironie à des sujets de société de l’époque comme le clonage, le tourisme sexuel ou l’islam. La dépression, considérée comme le mal du siècle, en fait partie. Et si le thème est si cher à l’écrivain, c’est peut-être parce que, comme bien d’autres artistes avant lui, il a lui-même connu cette maladie.

«Nous autres de la création sommes tous fous. Certains sont affectés par l’allégresse, d’autres par la mélancolie, mais tous sont plus ou moins malades», aurait dit Lord Byron dont la biographie est marquée par les oscillations d’humeur considérables. Depuis la fin du XIXe siècle –et des artistes comme Baudelaire, Rimbaud ou Van Gogh– le mythe de l’artiste maudit fait florès. La création semble ne s’épanouir que sous le soleil noir du spleen.


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