jeudi 24 janvier 2019

Psychiatrie: une journée d'action contre le manque de moyens

Par Eric Favereau — 

Le personnel gréviste de l'hôpital psychiatrique Philippe-Pinel à Amiens avait installé un campement devant l'établissement, le 24 août 2018.
Le personnel gréviste de l'hôpital psychiatrique Philippe-Pinel à Amiens avait installé un campement devant l'établissement, le 24 août 2018.Photo Philippe HUGUEN. AFP


Des collectifs de patients et des organisations représentatives de professionnels de santé appellent à une journée nationale d'action pour la psychiatrie publique, ce mardi à Paris.

Marcher… «pour un printemps de la psychiatrie». Le slogan est audacieux, tant la situation actuelle est hivernale. En tout cas, c’est sur ce thème que vont se rassembler mardi à 11 heures quelques centaines de personnes à l’appel de plusieurs collectifs, dont certains regroupant des patients, mais aussi à l’appel de l’Union syndicale de la psychiatrie (USP) ainsi que des syndicats SUD et CGT, place de la République à Paris.

Une manifestation qui s’inscrit dans le sillage de plusieurs mouvements de grève qui ont eu lieu, ces derniers mois, dans les hôpitaux psychiatriques d’Amiens, de Rouen mais aussi du Havre. Tous pointant un manque cruel de moyens et de personnel, se traduisant par des situations mettant en danger les patients (lire Libération du 9 janvier 2019). Ces grèves, menées non par des médecins mais par le personnel soignant, ont eu des résultats variables.

En finir avec l’isolement et la contention

Si un accord de «sortie de crise» prévoyant l’embauche d’infirmiers et d’aides-soignants a été signé, la semaine dernière, entre la direction de l’hôpital psychiatrique Philippe Pinel à Amiens et les syndicats, en revanche au Havre, les syndicats s’inquiètent du fait que les promesses d’embauche ne sont pas tenues financièrement, et que des patients se retrouvent de nouveau sur des brancards, dans des couloirs, parfois même attachés.
Aujourd’hui, ce sont plus d’une dizaine d’hôpitaux psychiatriques qui connaissent des mouvements suivis de mobilisations. «Plus de 25% des postes de psychiatres dans les hôpitaux ne sont pas pourvus, nous disait le DPascal Boissel, président de l’USP. Les 50 millions d’euros promis par la ministre de la Santé risquent de n’être qu’une paille tant la situation est tendue et dramatique.» «Nous voulons en finir avec l’augmentation continuelle du recours à l’isolement et à la contention; la contrainte doit cesser d’être la norme»,insiste de son côté le Collectif des 39, qui regroupe des patients et des professionnels de santé.



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