vendredi 11 janvier 2019

Garde alternée : de plus en plus d'enfants concernés

Par Catherine Mallaval — 
Photo d'illustration.
Photo d'illustration. Odilon Dimier. Getty Images. PhotoAlto


Près de 400 000 enfants sont désormais en résidence alternée après séparation de leurs parents. Un chiffre qui a doublé depuis 2010, selon une enquête de l'Insee révélée aujourd'hui.

La garde alternée ? Elle devrait être pour certains, la solution en cas de séparation des parents. Et ce, au nom d’une parfaite égalité entre les femmes et les hommes. On en est loin (quelque 70 % des enfants passés devant un juge vivent chez leur mère). Mais la proportion d’enfants qui alternent entre les deux domiciles de leurs parents désunis augmente. Et même sacrément. Selon une étude de l’Insee rendue publique aujourd’hui, cette proportion a tout simplement doublé entre 2010 et 2016.
Désormais, 400 000 enfants (soit 2,7 % des mineurs) vivent la moitié du temps chez papa et chez maman. Le plus souvent selon la règle d’une semaine sur deux. Et très rarement avant l’âge de 4 ans (0,7 %), tandis que la proportion d’enfants alternant entre leurs parents croît avec l’âge. Elle est ainsi la plus élevée entre 11 et 14 ans (3,8 %). Voilà pour les grandes lignes du tableau de cette option qui fêtera cette année ses 17 ans grâce à la loi relative à l’autorité parentale portée par Ségolène Royal. Loi qui s’est accompagnée en 2007 de la possibilité de déclarer ses enfants en résidence alternée à la caisse d’allocations familiales.

Répartition disparate

Dans le détail, la résidence alternée se révèle, à travers cette étude de l’Insee, cantonnée à certains milieux. Le niveau de vie des ménages séparés ayant opté pour ce mode de garde est supérieur en moyenne à celui de l’ensemble des ménages avec mineurs. La pauvreté, note l’Insee, est deux fois moins fréquente pour les enfants en garde alternée (11 % en 2016) que pour l’ensemble des mineurs (22 % en 2016). Petite précision : la majorité des enfants alternants vivent en famille monoparentale (c’est le cas de sept mineurs sur dix). Et si ces enfants vivent en moyenne dans des logements plus petits que l’ensemble des habitations hébergeant des enfants, moins de personnes vivent dans ces logements.
Enfin, la répartition des enfants en résidence alternée sur le territoire français est très disparate. Ils sont ainsi nettement plus nombreux dans les départements qui ne comportent pas de grandes agglomérations : les Hautes-Alpes (4,4 %), l’Ariège (4 %), la Corrèze et la Dordogne (3,9 %). C’est au final dans les départements franciliens, et particulièrement dans les communes densément peuplées que leur présence est la plus faible… Logique vu les tarifs des logements. Moralité : si la résidence alternée est souvent présentée comme une affaire d’égalité entre les deux sexes, elle est aussi et beaucoup une question de moyens…

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