lundi 10 décembre 2018

Voyage au centre du cerveau (de la souris)




Paris, le samedi 8 décembre 2018 - Les nouveaux outils numériques combinés aux progrès de la génétique et de la biologie moléculaires nous font la promesse d’un décryptage plus précis et plus complet du fonctionnement du cerveau. Les planches anatomiques d’hier ont été remplacées par des dispositifs interactifs qui constituent des améliorations significatives tant en ce qui concerne la facilité d’utilisation que l’étendue des connaissances. Ainsi, pendant cinq ans, les équipes de l’Ecole polytechnique francophone de Lausanne ont dans le cadre du Blue Brain Project collecté des milliers d’imageries cérébrales de souris. Ils se sont appuyés pour ce faire sur le Allen Institute for Brain Science. Puis, ils ont mis les données obtenues en relation avec de nombreux travaux histologiques, afin de pouvoir déterminer pour chaque aire cérébrale de la souris les différents types de cellules présentes, leur nombre et leur position.

Du crayon à papier à Google Earth

Le résultat est la mise à disposition des chercheurs du monde entier du Blue Brain Cell Atlas (de la souris) qui permet de visualiser toutes les aires cérébrales du rongeur, « cellule par cellule » précise un communiqué de l’EPFL. Les différents types de cellule, leur nombre et leur position dans les 737 régions cérébrales de l’animal sont renseignés dans cet atlas interactif. Jusqu’alors, en dépit des très nombreux travaux réalisés, « les cellules n’avaient été dénombrées que dans 4  % des aires cérébrales de la souris » indique le fondateur et responsable du Blue Brain Project, Henry Markram. C’est donc un formidable progrès, d’autant plus que les données dispersées sont désormais rassemblées et facilement accessibles. « C'est comme passer d'une carte dessinée à la main à Google Earth » commentent les chercheurs dont les travaux, financés par le Human Brain Project, sont publiés dans Frontiers in Neuroinformatics.

Un outil en constante amélioration

Aujourd’hui, les chercheurs espèrent que leurs confrères du monde entier s’empareront rapidement de ce nouvel outil, afin de pouvoir davantage encore l’améliorer, tandis que le système est également destiné à devenir un support pédagogique incontournable pour les étudiants en biologie et en médecine.
Aurélie Haroche

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