lundi 12 novembre 2018

Quand des enfants étaient sauvés par le Danemark

Mustapha Kessous 14 novembre 2018
Cinq Français racontent comment ils se sont reconstruits après-guerre dans ce royaume de Scandinavie
PLANÈTE+JEUDI 15 - 20 H 55
DOCUMENTAIRE
La seconde guerre mondiale vient de se terminer et des milliers de minots français se retrouvent sans rien ou presque. Traumatisés par des années de conflit et par l’occupation allemande, beaucoup de ces enfants doivent affronter les maladies, la faim, la rue, le deuil d’un parent… Face à cette situation dramatique, le Danemark a eu l’idée de mettre en place, à partir de 1946 (et jusqu’en 1949), un programme appelé « Red Barnet » (« sauver les enfants », en danois), destiné aux mineurs de onze pays d’Europe afin de les aider à se reconstruire.
Ainsi, des milliers d’enfants français âgés de 6 à 12 ans, parmi les plus en souffrance, sont partis trois mois dans ce royaume de Scandinavie « pour se refaire une santé », comme le décrit François Marchetti. Il se souvient de cet éternel voyage en train de la gare du Nord, à Paris, jusqu’à Padborg, « une longue aventure » de trente-trois heures. Mais ce qui va le marquer, c’est un arrêt en Allemagne, un pays en ruine. Il prend alors conscience que, dans une guerre, il n’y a « ni vainqueur ni vaincu ».

Echo avec l’actualité

Petite valise à la main, pancarte – sur laquelle est écrit son nom – autour du cou, lui et tant d’autres enfants sont accueillis par leurs nouveaux « parents », qu’il faut désormais appeler « papa et maman ». Instantanément, ils ressentent de la part de leur famille d’adoption de l’amour et de l’attention. Enfin, ils ne manquent plus de rien et mangent à leur faim. Pendant trois mois, ils vont vivre en liberté, apprendre à faire du vélo, reprendre goût à la vie… Bref, ils retrouvent le moral et une santé. C’est ce que racontent, dans Opération « Sauver les enfants », cinq Français, aujourd’hui âgés de plus de 80 ans. Dans ce documentaire, ils évoquent leur séjour danois, qui leur a « sauvé la vie ».
Même si ces témoignages manquent de profondeur et de puissance, il en ressort de la tendresse pour le Danemark, au point que certains des protagonistes ont fini par s’y installer. En outre, ce film résonne curieusement avec l’actualité, qui montre chaque jour des enfants fuyant les conflits ou la misère dans l’espoir de trouver un avenir meilleur en Europe. Annie Gagnier rappelle qu’il faut, « dès qu’on peut, tendre la main pour accueillir » ces jeunes réfugiés. Comme elle-même a choisi de le faire à son tour.
Opération « Sauver les enfants », de Charlotte Schousboe et Jean-Charles Lassus (Fr., 2017, 60 min).

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