mardi 13 novembre 2018

Beau ou laid, aimer notre sexe est une question d’éthique

 
Moches, la vulve et le pénis ? Un peu d’auto-indulgence envers nos parties intimes ne ferait pas de mal. Impossible en effet de respecter les corps et les sexualités sans respecter les sexes eux-mêmes, avertit Maïa Mazaurette, chroniqueuse de « La Matinale ».
Par Maïa Mazaurette Publié le 11 novembre 2018 

« Plus d’esthétique, c’est plus d’éthique, plus de plaisir, et plus de bonne humeur. »
« Plus d’esthétique, c’est plus d’éthique, plus de plaisir, et plus de bonne humeur. » MAÏA MAZAURETTE
Vous l’avez certainement entendu mille fois : « les pénis sont objectivement moches ». Les défenseurs de ce jugement esthétique ne souffrent aucune contestation. Mais si l’on parle d’une excroissance surmontant deux formes vaguement sphériques, en quoi le pénis est-il différent d’un nez ? Les replis d’une vulve ne rappellent-ils pas une oreille ? Le mouvement body positive aura du pain sur la planche quand il s’étendra à nos intimités constamment renvoyées au comique ou au pathétique. A quand les hashtags #balancetavulve ou #vergederêve ?
En l’occurrence, il y a des beaux sexes. Et même des concours de beaux sexes. En 2015, des internautes élisaient la plus belle vulve et le plus beau scrotum, avant de se tourner en 2017 vers le plus bel anus (rappel express pour les cancres en anatomie : le vagin se situe à l’intérieur du corps ; en l’absence d’un spéculum et de quatorze lampes 400 watts, il est invisible.) Concernant les résultats, l’analyse des votes a montré une préférence pour les vulves douces aux petites lèvres ne dépassant pas, et pour les bourses rondelettes, peu striées, situées juste sous le pénis.
S’il n’existe aucun championnat mondial officiel du plus beau pénis, c’est parce que le promoteur des autres compétitions a pensé que tout le monde aurait les mêmes préférences. Ce qui se discute. Sur la plate-forme Reddit, le forum consacré à cette question ne manque pas de participants, tandis qu’une étude suisse publiée en 2015 dans le Journal of Sexual Medicine montrait que les femmes apprécient, dans l’ordre, l’apparence cosmétique générale du membre, puis sa pilosité, sa peau, sa circonférence, la forme de son gland, la longueur de la hampe, l’apparence des testicules, et enfin la position du méat (notez le sens du détail).


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