samedi 14 juillet 2018

Pénurie médicale, triste record : 27,4 % des postes de praticien hospitalier temps plein vacants

| 11.07.2018


Alors qu'Agnès Buzyn continue de pilonner les médecins intérimaires hospitaliers dans les médias, le Centre national de gestion (CNG) publie de nouveaux chiffres édifiants qui confirment la progression de la pénurie médicale dans les établissements publics. 
Dans son rapport d'activité sur 2017, l'organisme de gestion des carrières médicales à l'hôpital recense exactement 49 846 praticiens hospitaliers (PH) en activité – dont 89 % à temps plein (44 305 PH) et 11 % à temps partiel (5 541 PH).
Au 1er janvier 2018, le taux de vacance statutaire des PH à temps plein atteint 27,4 %, un record depuis 2008. Ce pourcentage résulte d'une progression de 0,9 point entre 2017 et 2018, note le CNG. 
Plus d'un poste sur trois est vacant dans sept régions sur 13 : la Normandie (34,9 % en 2018, +1,5 point), le Centre-Val-de-Loire (33,7 % en 2018, +1,6 point), la Bourgogne-Franche-Comté (32,8 % en 2018, +1,8 point) et les DOM-COM (à l'exception de La Réunion), avec des taux allant de 38,7 % en Guadeloupe à 77,8 % à Saint-Pierre-et-Miquelon. Les régions Ile-de-France (22,5 %, + 0,4 point) et PACA (20,1 %, +1,2 point) s'en sortent le mieux.
Quatre grandes disciplines (regroupant plusieurs spécialités) s'enfoncent dans le rouge : la radiologie/imagerie médicale (39,8 % en 2018, +1,3 point), la psychiatrie (28,7 %, +1,2 point), la médecine (28,6 %, +1,2 point) et la chirurgie (27,2 %, +0,2 point).
Dans le détail, la radiologie (42,2 %), l'ophtalmologie (39,8 %), la médecine du travail (39,2 %), l'oncologie médicale (37,6 %) et l'anesthésie-réanimation (37,2 %) sont les spécialités les plus en souffrance sur les postes à temps plein.
Recours aux contractuels
Concernant les postes à temps partiel, la situation est pire encore : presque un poste sur deux (47 %) n'est pas pourvu (+0,9 point par rapport à 2017). Comme l'année précédente, la Normandie est la région en France métropolitaine qui souffre le plus de la pénurie médicale, avec 64,6 % postes à temps partiel vacants.
Là encore, l'imagerie, la psychiatrie, la médecine mais aussi la pharmacie ont du mal à recruter. Au niveau des spécialités, la santé publique, la réanimation médicale, l'oncologie médicale et la gériatrie sont les plus mal loties. 
Le CNG souligne que, derrière ses chiffres, se cache une autre réalité : en 2017, un tiers des postes de PH à titre permanent étaient provisoirement occupés par des praticiens contractuels. Un sujet qui devrait ressortir alors que le gouvernement défend un recours accru aux contractuels dans le cadre de la réforme de la fonction publique, qui doit être présentée d'ici à la fin de l'année.

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