vendredi 20 juillet 2018

Formation des internes en psychiatrie : plusieurs syndicats alertent sur le risque de monopole universitaire

Sophie Martos
| 19.07.2018


Six syndicats de praticiens hospitaliers (CMH, INPH, CPH) et de la psychiatrie publique (IDEPP, SPEP, SPH) s'alarment de la baisse du nombre d'agréments accordés aux divers services de psychiatrie de secteur accueillant les internes en formation. Ils redoutent un monopole universitaire dans les stages aux dépens des services de psychiatrie publique (hôpitaux de jour, centres médico-psychologiques, centre d'accueil thérapeutique à temps partiel, soins aux détenus, etc.).
 
Les agréments de services sont décidés par des commissions de qualification des ARS « présidées par des universitaires », soulignent les syndicats. Un service souhaitant accueillir des internes en stage doit soumettre son projet pédagogique pour validation. « Or, nous avons remarqué que depuis un an, le nombre d'agréments s'est réduit pour la psychiatrie de secteur en Ile-de-France et dans la région nantaise dans les services non-universitaires alors qu'il y a toujours eu un équilibre dans la distribution avec le CHU », déplore le Dr Nobert Skurnik, président de la Coordination médicale hospitalière (CMH). Les psychiatres redoutent que les internes soient privés d'une diversité de stages de formation et « d'expérience clinique et thérapeutique »
Des établissements moins connus des jeunes
Pire encore, les mêmes syndicats accusent les commissions d'attribution des ARS, « toujours présidées par des universitaires », de ne plus mettre au choix certains postes de psychiatrie de secteur (même dans des services pourtant agréés). « C'est une situation aberrante, déclare au « Quotidien » le Dr Michel Triantafyllou, président du Syndicat des psychiatres d'exercice public (SPEP). Ces commissions décident du nombre de postes à ouvrir, et des agréments, mais on a eu l'impression que tout est déjà défini à l'avance, ne laissant aucune marge de manœuvre ».  
Résultat, « les établissements hospitaliers sont moins connus et par conséquent les jeunes praticiens y postuleront moins, ce qui va entraîner une paupérisation de notre personnel médical et affaiblira le maillage territorial », se désolent les syndicats.
Contactée, l'Intersyndicale nationale des internes (ISNI), non-signataire de ce communiqué commun, ne partage pas cette analyse sur le risque d'un monopole. « La gestion des agréments s'opère au cas par cas, dans chaque subdivision, et cela est souvent discuté en fonction des projets professionnels », assure Jean-Baptiste Bonnet, chef de file des internes.

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