vendredi 20 juillet 2018

Dîner longtemps avant le coucher diminue le risque de cancer du sein et de la prostate

Fabienne Rigal
| 19.07.2018


Les personnes qui prennent leur repas du soir avant 21 heures et au moins deux heures avant d’aller dormir ont un risque de développer un cancer du sein ou de la prostate inférieur de 20 % à ceux qui dînent après 22 heures et vont se coucher juste après avoir mangé. C’est ce que révèle une étude espagnole publiée dans l’ « International Journal of Cancer ».

Les auteurs ont pris en compte ces deux cancers, parmi les plus fréquents, car ils sont fortement associés aux déséquilibres du rythme circadien. Ils ont inclus 621 hommes présentant un cancer de la prostate, 1 205 femmes présentant un cancer du sein, ainsi que 872 témoins masculins et 1 321 témoins féminins. Les sujets inclus dans l’étude n’avaient jamais travaillé de nuit. Ils ont été interrogés lors d’entretiens en face-à-face sur leurs habitudes de prises de repas, de sommeil et sur leur chronotype (s’ils étaient plutôt « du matin » ou « du soir »). Il s’agit donc d’une étude rétrospective.
Les déséquilibres du rythme circadien, même ténus, comptent
Les auteurs ont alors constaté que dîner tôt (avant 21 heures) et attendre au moins deux heures avant le coucher étaient associés à une diminution 18 % du risque de l’un ou l’autre cancer, par rapport au fait de dîner tard (après 22 heures) et de se coucher rapidement après le repas. L’effet de l’intervalle entre repas et coucher était davantage prononcé chez les personnes qui respectaient les recommandations de préventions du cancer (35 % de risque en moins) et chez ceux qui étaient du matin (34 % de risque en moins).
Les auteurs estiment que des déséquilibres du rythme circadien, même moins extrêmes que le travail de nuit, sont associés à une augmentation du risque de cancer. Si ces résultats sont confirmés, cela pourrait avoir « des implications sur les recommandations de prévention du cancer, qui ne prennent actuellement pas en compte l’heure des repas », avance Manolis Kogevinas, premier auteur de l’étude. De son côté, Dora Romaguera, auteure principale, indique pour sa part que « des études supplémentaires sont nécessaires pour comprendre les raisons de cette association, mais tout semble indiquer que l’heure du coucher affecte notre capacité à métaboliser la nourriture ».

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