samedi 16 juin 2018

"L'hôpital brûle et le président regarde ailleurs"

15/06/2018

#rendezMoiMonHôpital |Déjà sous tension cet hiver, les urgences abordent l'été avec un manque persistant de médecins. La réserve sanitaire pourrait être déclenchée, alors que des jeunes praticiens menacent de faire la grève des gardes, et des intérimaires de boycotter les hôpitaux. Alerte rouge sur l'hôpital public !
Ce jeudi, à Vierzon (Cher), le personnel soignant en grève illimitée depuis lundi a symboliquement accroché 500 poupons aux grilles de l'hôpital dont certains services sont menacés
Ce jeudi, à Vierzon (Cher), le personnel soignant en grève illimitée depuis lundi a symboliquement accroché 500 poupons aux grilles de l'hôpital dont certains services sont menacés Crédits : Capture d'écran du blog vierzonitude.fr
Depuis l'entrée en vigueur de la loi Bachelot en 2008, les conditions de travail des médecins et des personnels soignants se dégradent. Depuis dix ans, les réformes se succèdent, touchant le mode de financement des hôpitaux et celle de leur gouvernance. La rentabilité est devenue le maître mot et l'hôpital public aujourd'hui dysfonctionne, assurent tous les syndicats de santé. Partout en France éclatent des conflits de personnels avec leur direction. Comme à l'hôpital de Vierzon où le personnel soignant est en grève illimitée depuis lundi pour protester contre la menace de fermeture de certains services et où la maternité est en danger. Le syndicat Samu Urgences de France dénonce "un scandale sanitaire". Au moins 100 000 patients ont dû passer la nuit sur un brancard dans un service d'urgences depuis début janvier, faute de lits d'hospitalisation disponibles, a-t-il annoncé cette semaine. Des études scientifiques ont montré qu'une surcharge des urgences entraîne "une augmentation de la morbi-mortalité de 9% à trois jours, et de plus de 30% pour les patients les plus graves, et nous ne pouvons pas l'accepter", a déclaré la présidente de la SFMU, la Société française de médecine d'urgence, Agnès Ricard-Hibon. Pour Samu-Urgences de France, cette surcharge est "multifactorielle". Le syndicat pointe du doigt, "en amont" des urgences, la "défaillance de la médecine de ville à assurer la continuité des soins" mais aussi, "en aval", l'impossibilité "d'hospitaliser facilement des patients devant la surcharge des services de médecine, chirurgie et obstétrique (MCO), et l'incapacité d'obtenir des lits disponibles".  

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