mercredi 9 mai 2018

Un effort de 1,2 milliard d'euros d'économies envisagé sur la masse salariale à l'hôpital d'ici à 2022

Anne Bayle-Iniguez
| 09.05.2018


Un récent document interne de la direction générale de l'offre de soins (DGOS, ministère de la Santé) révèle que le gouvernement envisage de réclamer un effort de 1,2 milliard d'euros d'économies sur la masse salariale des hôpitaux d'ici à la fin du quinquennat, dans le cadre de l'objectif national de dépenses de l'assurance-maladie (ONDAM). 
Dévoilé par « Hospimedia », le document indique que « ces économies sont la résultante des programmes de réorganisation hospitalière(capacitaire, virage ambulatoire) et des évolutions réglementaires (jour de carence) ».
 La DGOS rappelle que le taux de croissance de la masse salariale a été de 2,1 % sur la période 2013-2017. « Projetée en tendanciel, la masse salariale 2022 serait de 51,3 milliards d'euros. La cible d’économie étant de 1,2 milliard d'euros, la masse salariale cible est de 50,1 milliards d'euros », lit-on. Cela correspond à un taux de croissance de la masse salariale réduit à 1,59 %.
Alors que se profilent deux journées de grève à l'hôpital, les 15 (à l'appel de SUD-Santé sociaux) et 22 mai, jour de grève des fonctionnaires soutenus par plusieurs syndicats de médecins, cette information tombe mal pour le gouvernement. Force ouvrière a rapidement dénoncé un plan qui « démont[e] les propos d'Emmanuel Macron le dimanche 15 avril, quand il a assuré "qu'il n'y aurait pas d'économies sur l'hôpital dans ce quinquennat". »
Le syndicat estime que cette économie équivaut à la suppression de 30 000 postes à l'hôpital sur cinq ans. Et rappelle son intention de crier sa colère le 22 mai. 
« Casse » du service public hospitalier
Pas en reste, Action praticiens hôpital, centrale de médecins hospitaliers, juge que ce « rationnement budgétaire »  contribue à la « casse » du service public hospitalier. « Depuis un an, le gouvernement accélère la baisse des moyens des hôpitaux publics tout en exprimant des discours empathiques vis-à-vis des soignants, analyse l'intersyndicale. La concertation accompagnant la stratégie de transformation du système de santé apparaît une fois de plus comme de l’enfumage destiné à occuper les partenaires sociaux pendant que la casse du service public s’accélère et s’amplifie. »

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