mercredi 23 mai 2018

L'ARS Île-de-France veut sortir le handicap psychique de la concurrence sanitaire/médico-social

Fausse alerte de la psychiatrie publique francilienne ou réelle perspective d'une amputation de crédits ? Toujours est-il que l'Intersyndicale de défense de la psychiatrie publique (Idepp) et le Syndicat des psychiatres d'exercice public (Spep) ont tous deux laissé entendre le 17 mai dans un communiqué que l'ARS Île-de-France a décidé une réduction de 11 millions d'euros (M€) sur les crédits régionaux de la dotation annuelle de financement (Daf). "Cette ponction serait due à des arbitrages vers "d'autres priorités" que la psychiatrie publique", s'indignent les deux organisations. Selon elles, "cette décision va à l'encontre de toute logique de soin" et des engagements ministériels de préserver le budget de la psychiatrie publique. Pour appuyer leur "cri d'alarme", l'Idepp et le Spep n'excluent pas de prendre "tout mesure nécessaire afin de s'opposer" à cette mesure "inexplicable", si celle-ci venait à se confirmer.

Sollicitée le 18 mai par Hospimedia, l'ARS s'est toutefois voulue rassurante, indiquant d'ailleurs ne pas avoir encore réparti les crédits de la Daf psychiatrie. D'après elle, l'inquiétude de l'Idepp et du Spep se fonde sur une présentation faite fin avril par le directeur général de l'agence, Christophe Devys, concernant le plan régional handicap et l'idée d'offrir à cinq ans une réponse coordonnée de la prise en charge à 5 000 Franciliens.

Cet objectif implique de "sortir de la concurrence entre la psychiatrie d'un côté et le médico-social de l'autre sur le handicap psychique". Un appel à manifestation d'intérêt va ainsi être lancé par l'ARS, laquelle en attend "des réponses qui transcendent les frontières administratives du sanitaire et du médico-social". Or cela impliquera ensuite, après contractualisation, de mettre en commun les moyens financiers : les crédits seront puisés aussi bien côté sanitaire que médico-social "mais retourneront ensuite aux acteurs directement concernés, assure l'ARS. Ce n'est pas de la fongibilité mais une mise en commun de moyens. On ne détourne rien !" Et, dans ce cadre, il est effectivement envisagé de mobiliser 11 M€ d'euros sur la Daf psychiatrie.
Thomas Quéguiner
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