vendredi 25 mai 2018

Accès à l'IVG : dans le monde, un droit toujours entravé

24 mai 2018






Infographie SixPlus


Alors que l'Irlande se prononce ce vendredi par référendum sur la libéralisation de l'avortement, tour d'horizon de la situation mondiale en la matière.

Quatorze ans de prison. C’est ce que risquent à l’heure actuelle les femmes irlandaises qui auraient recours à l’IVG. Ces sanctions sévères vont-elles être levées ? L’avortement va-t-il y être autorisé ? Ce vendredi, l’Irlande se prononce par référendum sur une éventuelle évolution de sa loi, l’une des plus restrictives d’Europe : depuis vingt-cinq ans, l’avortement est proscrit par la Constitution. Toutefois, en 2013, un léger assouplissement a été adopté : l’IVG n’est toléré qu’en cas de risque «réel et substantiel» pour la vie de la femme enceinte. A l’image de l’Irlande, une vingtaine de pays dans le monde proscrivent les interruptions volontaires de grossesse. En Europe, c’est le cas notamment de l’île très catholique de Malte, où toute infraction fait encourir jusqu’à trois ans de prison.
Au Salvador, les peines peuvent aller, en théorie, jusqu’à huit ans de prison, mais elles sont en pratique souvent bien plus lourdes : en mars, l’histoire de Maira Figueroa, libérée après avoir passé quinze ans en prison pour une fausse couche, avait suscité une vive émotion. La jeune femme était tombée enceinte à l’âge de 19 ans à la suite d’un viol. Vingt-six femmes demeurent emprisonnées dans le pays. Le Suriname ou encore le Honduras figurent eux aussi parmi les pays les plus conservateurs en la matière.
Au total, seule une soixantaine de pays dans le monde autorisent l’accès à l’avortement sans restriction, et les mouvements féministes comme les ONG à travers la planète n’ont de cesse d’alerter sur cette situation et de tenter de faire barrage à toute régression. Ainsi, en Pologne, le retour d’un nouveau projet de loi issu du gouvernement ultraconservateur en mars a suscité d’importantes manifestations. Au Brésil, l’accès à l’IVG, déjà très limité – en cas de viol, risque pour la mère ou grave malformation du fœtus – se trouve sous la menace d’un projet de loi qui pourrait exclure ces exceptions.
Plus noir que noir, le tableau ? Quelques évolutions sont tout de même à souligner : en septembre, le Chili a partiellement dépénalisé l’IVG, en cas de risque pour la mère ou le fœtus ou en cas de viol. Toutefois, comme le racontait récemment notre correspondante, cette loi est encore loin d’être strictement appliquée. Objections de conscience, obstructions à la formation… Les obstacles semblent encore nombreux.

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