lundi 9 avril 2018

Souffrance au travail : un numéro d’écoute unique pour tous les soignants

Par AFP — 
Mal-être, épuisement professionnel, souffrance au travail: un numéro unique d'écoute et d'accompagnement est désormais disponible pour tous les professionnels de santé en détresse, ont annoncé mardi l'Ordre des médecins et l'Ordre des infirmiers
Mal-être, épuisement professionnel, souffrance au travail: un numéro unique d'écoute et d'accompagnement est désormais disponible pour tous les professionnels de santé en détresse, ont annoncé mardi l'Ordre des médecins et l'Ordre des infirmiers Photo PHILIPPE HUGUEN. AFP


Mal-être, épuisement professionnel, souffrance au travail: un numéro unique d’écoute et d’accompagnement est désormais disponible pour tous les professionnels de santé en détresse, ont annoncé mardi l’Ordre des médecins et l’Ordre des infirmiers.
Le 0.800.800.854, disponible 7 jours sur 7 et 24h/24, a pour vocation de venir en aide à tous les professionnels de santé, «sur tout le territoire», détaille l’Ordre des infirmiers dans un communiqué.

«L’ensemble des ordres des professions de santé» (médecins, sage-femmes, dentistes, infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues et pharmaciens) sont associés dans cette démarche, a précisé à l’AFP Patrick Bouet, président du Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom), à l’issue d’un débat au siège du Cnom.
Lancée le 1er janvier par le Cnom et au départ réservée aux médecins et internes, la plateforme téléphonique a été rendue gratuite en février, puis ouverte, dès le 1er avril, à tous les professionnels de santé, a-t-il expliqué.
Via ce numéro, comme c’est déjà le cas pour les médecins, les soignants seront en contact avec «des psychologues cliniciens formés» et pourront «bénéficier d’un soutien psychologique» immédiat, être orientés vers un médecin ou service hospitalier dédié aux soignants, voire vers «une prise en charge d’urgence».
Ils pourront également se voir proposer un accompagnement de terrain, par une association ou structure locale, ou être orientés vers les bons interlocuteurs en cas de violence, agression, litige, et pour des questions déontologiques, juridiques, ou administratives.
Une enquête, réalisée par l’Ordre des infirmiers du 30 mars au 7 avril 2018 auprès de 18.653 infirmier(e)s, met à nouveau en lumière l’épuisement professionnel des soignants.
Plus de huit infirmiers sur dix affirment se sentir «très souvent» (37%) ou «quelques fois» (45,8%) «émotionnellement vidés par leur travail». 43,2% se sentent «très souvent» à bout à la fin d’une journée de travail et une proportion équivalente (42,4%) «très souvent» fatigués avant une nouvelle journée.
Un quart des personnes déclarent avoir déjà consulté un psychiatre ou un psychologue pour des questions liées à leur travail et 9% ont «parfois» (7,2%) ou «très souvent» (1,8%) des idées suicidaires.
Par ailleurs, 21,6% d’entre elles envisagent «très souvent» de cesser leur activité.
Parmi les principaux facteurs de mal-être, la charge de travail est un facteur «important» ou «très important» pour 79,4% des répondants. D’autres facteurs sont aussi déterminants, comme «les violences et l’agressivité» (57,5%), ou les aspects financiers (51,1%).

58,8% des infirmiers travaillent «régulièrement» ou «fréquemment» 12 heures ou plus par jour et un quart d’entre eux (25,12%) travaille «régulièrement» ou «fréquemment» 7 jours consécutifs ou plus.

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