vendredi 27 avril 2018

Jacques Van Rillaer : De Freud et Lacan aux TCC

  • 28 AVR. 2018
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    Brève présentation de ma carrière de psychologue, dont le fait le plus marquant est le passage de la psychanalyse aux TCC. Les motifs de cette réorientation sont ici expliqués. Le texte reprend en partie mon chapitre “Gérer des hasards qui nous conditionnent” dans "Les psys se confient", ouvrage coordonné par Chr. André (Odile Jacob, 2015, p. 329-341).

    À la fin des humanités, en 1962, j’avais le projet de devenir prêtre et d’entrer dans l’Ordre des Dominicains. Mes parents m’ayant supplié de différer cet engagement d’au moins un an, j’ai choisi les études qui semblaient les plus utiles pour "aider mon prochain" : la psychologie. Deux ouvrages m’avaient amené à cette conviction : La guérison par l’esprit de Stéphane Zweig, un ami fidèle de Freud, et Les prodigieuses victoires de la psychologie moderne du psychanalyste Pierre Daco.
    Divers événements — dont un des plus importants fut des lectures sur l’Inquisition — provoquèrent ma réorientation : je décidai de devenir psychothérapeute plutôt que Frère prêcheur. À l’époque, qui pensait psychothérapie pensait psychanalyse. Dès ma deuxième année d’études à l’université de Louvain, je me suis adressé à la Société belge de psychanalyse (affiliée à l’Association psychanalytique internationale) pour entamer une analyse didactique. La présidente m’a répondu que je devais d’abord être licencié en psychologie. L’année suivante, j’apprenais qu’un de mes professeurs, Jacques Schotte, allait fonder l’École belge de psychanalyse, qui se rattacherait à l’École freudienne de Paris, créée par Jacques Lacan en 1964. Dans l’École lacanienne, les règlements étaient moins «obsessionnels» [1] que chez les «annafreudiens». La porte était grande ouverte aux étudiants en psychologie, aux philosophes, aux théologiens et alii. Je pus commencer une analyse didactique dès ma troisième année de psychologie, chez Winfried Huber, qui avait effectué la sienne à Paris chez Juliette Favez-Boutonnier. J’ignorais la véritable raison de la création de l’École lacanienne : la décision de l’Association internationale de ne plus valider les didactiques effectuées chez Lacan, à cause de son obstination à pratiquer des séances courtes et ultra-courtes de didactique, en dépit de plusieurs rappels à l’ordre durant plus de dix ans [2].
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    Lacan et Schotte lors de la conférence de Lacan à l'université de Louvain en 1972

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