vendredi 16 mars 2018

Le malade et l’étudiant en médecine, une interaction positive en psychiatrie

16/03/2018

Publiée par The Canadian Journal of Psychiatry, une étude réalisée au Royaume-Uni propose un thème rarement abordé dans la presse médicale, malgré son importance dans la pratique quotidienne : les interactions des patients (en l’occurrence souffrant d’une affection psychiatrique) avec des étudiants en médecine. Évaluées ou non, ces interactions existent bien sûr pour tous les malades, quelle que soit leur problématique. Mais la spécificité des troubles mentaux et notamment la place de la communication et du phénomène de transfert donnent à ce sujet une acuité particulière dans les services de psychiatrie accueillant des médecins en formation. Procédant à une revue des publications sur les interactions des malades mentaux avec des étudiants en médecine, les auteurs retiennent 8 études venant de 5 pays et portant au total sur 1 088 patients. Les conclusions de cette revue montrent que la majorité des malades concernés considèrent cette interaction avec des médecins en formation comme « une expérience positive. » Depuis leur place de patients, ils disent pour la plupart « se sentir à l’aise avec les étudiants en médecine » et estiment qu’il est important pour les futurs médecins de se former « auprès de vrais patients » pour compléter l’enseignement théorique. 

Les patients tirent bénéfice à former de futurs praticiens !

Mis à contribution pour participer à la formation des futurs praticiens, ces malades en tirent également certains bénéfices personnels : plaisir à retenir ainsi l’attention et la considération des étudiants en médecine, à collaborer dans la mesure de leurs possibilités à leur formation pratique, et à trouver là une occasion de « développer le récit de leur maladie » auprès d’oreilles attentives à leurs problèmes médicaux ou psychologiques...

En définitive, cette étude révèle que les patients souhaitent généralement rencontrer des étudiants en médecine. S’appuyant sur ce constat, les auteurs préconisent « d’encourager ces interactions » entre soignés et futurs soignants, à l’occasion des stages « sur le terrain. » Mais d’autres recherches sont nécessaires pour « comprendre plus profondément » comment il serait possible d’améliorer « le confort des patients » au contact des futurs praticiens, et savoir ce qui peut parfois « faire obstacle » à l’essor de ces interactions où le patient devient aussi un formateur.

Dr Alain Cohen
RÉFÉRENCE
Dearman SP et coll.: Experiences of patients with mental illness’ interactions with medical students: a systematic review. Canadian J Psychiatry 2018; 63: 4–11.

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