vendredi 9 mars 2018

Le GHT psychiatrique du Nord-Pas-de-Calais organise un renfort médical de l'EPSM Val-de-Lys-Artois


L'EPSM Lille-Métropole, établissement support du groupement hospitalier de territoire (GHT) psychiatrie Nord-Pas-de-Calais, annonce l'organisation d'une stratégie de renforcement de la démographie médicale au profit de l'EPSM Val-de-Lys-Artois, qui fait face depuis plusieurs mois à "une situation très critique" avec 20 postes de praticiens vacants.

La psychiatrie n'échappe pas au phénomène de désertification médicale et le Pas-de-Calais fait partie des territoires à faible densité de médecins spécialistes en psychiatrie, rappelle l'EPSM Lille-Métropole d'Armentières (Nord), établissement support du groupement hospitalier de territoire (GHT) Psychiatrie Nord-Pas-de-Calais dans un communiqué transmis ce 6 mars. Il signale que l'EPSM Val-de-Lys-Artois à Saint-Venant (Pas-de-Calais) "fait face depuis plusieurs mois à une situation très critique en termes de démographie médicale, ne parvenant pas à pourvoir ses postes de médecins, avec vingtpostes vacants". À cela s'ajoute un nombre "très faible" d'internes : un seul en psychiatrie adulte au dernier semestre. "Cette situation fragilise l'établissement et accentue les inégalités territoriales dans l'accès aux soins", souligne l'EPSM. Il annonce s'être donc engagé, avec le soutien de l'EPSM des Flandres à Bailleul (Nord), dans "une dynamique de solidarité médicale" au bénéfice de son partenaire de Saint-Venant.

Volontariat des praticiens et tutorat des internes


Cette politique de solidarité se traduit par diverses actions, développe l'établissement support. Cela passe par : "mobiliser la communauté médicale armentiéroise et bailleuloise par l'appel au "volontariat" de praticiens hospitaliers" ; communiquer auprès des assemblées générales de praticiens ; ou encore proposer systématiquement aux nouveaux psychiatres recrutés le partage de temps médical avec l'EPSM Val-de-Lys-Artois. L'EPSM Lille-Métropole organise également "la compensation du temps médical ainsi partagé" avec l'établissement de Saint-Venant. Il propose en outre la mise en place d'internes territoriaux affectés à temps plein à Val-de-Lys-Artois et "tutorés" par les praticiens à temps partagé en provenance de Lille-Métropole, en plus de l'encadrement par les praticiens de Saint-Venant. 

"Ces actions commencent à porter leurs fruits puisque, d'ores et déjà, quatorze praticiens de l'EPSM Lille-Métropole se sont mobilisés", annonce l'hôpital psychiatrique. Ceci permet de "renforcer les secteurs actuellement en difficulté" à l'EPSM Val-de-Lys-Artois, afin "de répondre aux besoins de la population". Les renforts médicaux, organisés sous forme de temps partagés, sont arrivés dès le mois de février et se déploieront progressivement jusqu'à la fin de l'année (lire encadré).


Échéancier prévisionnel des renforts

Pour cette année 2018, l'échéancier des renforts médicaux est ainsi prévu :
  • en février, cinq praticiens à 20% répartis entre les différents secteurs de Saint-Venant, Saint-Omer, Lillers et Bruay-la-Buissière ;
  • en mars, quatre praticiens à 20% pour Saint-Omer ;
  • en mai, un praticien à 50%, pour les secteurs nécessitant un renfort ;
  • en juin, un praticien à 20%, pour les secteurs le nécessitant ;
  • au quatrième trimestre, cinq praticiens à 20%, répartis selon les besoins.


Les quatre établissements du GHT (EPSM de l'agglomération lilloise à Saint-André-lez-Lille (Nord), EPSM des Flandres, EPSM Lille-Métropole, EPSM Val-de-Lys-Artois) étant "liés par les mêmes valeurs, rappelées dans la convention constitutive du groupement [lire notre articleet dans le projet médical partagé, cette dynamique devrait progressivement être partagée par l'ensemble des établissements parties au GHT, afin de garantir un parcours de soins équitable sur le territoire", souligne l'EPSM LIlle-Métropole. Ce dernier rappelle ainsi que les enjeux de la démographie et de l'attractivité médicale constituent "un sujet de préoccupation majeure" du GHT et un axe important du projet médical partagé. Le groupement, appuie-t-il en conclusion, "doit réussir cet exercice complexe de la solidarité médicale inter-établissements".
Caroline Cordier


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