vendredi 30 mars 2018

Infirmiers, sages-femmes et aides-soignants se classent parmi les 15 métiers les moins heureux

Si pour un peu plus du tiers des actifs le travail favoriserait le développement des capacités et du bien-être, un sur dix environ se trouverait dans "une situation de travail très délétère pour son bien-être psychologique". Et dans le top 15 des "métiers surreprésentés dans ces situations préoccupantes qui appellent sans doute un effort particulier pour les politiques de prévention" se situent la sage-femme, l'infirmier et l'aide-soignant. Tel est le constat dressé par la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) dans son dernier document d'études, paru en mars et intitulé Travail et bien-être psychologique (n° 217, à télécharger ci-dessous).
Pour la Dares, les conditions de travail des fonctionnaires, surtout dans la fonction publique hospitalière, s'avèrent en effet un peu moins favorables au bien-être psychologique que celles des salariés du privé en contrat à durée indéterminée (cliniques, entreprises et associations, voir le graphique). Ce versant de la fonction publique, qu'il soit sanitaire ou médico-social, "se distingue par des problèmes de conciliation entre vies personnelle et professionnelle, une forte intensité du travail, des conflits éthiques et une demande émotionnelle importante et, enfin, un soutien social plus faible que pour l'ensemble des salariés".
Les contributions du travail au bien-être selon le secteur d'exercice apparaissent nettement plus soutenues dans le privé (cliniques, entreprises et associations).
Les contributions du travail au bien-être selon le secteur d'exercice apparaissent nettement plus soutenues dans le privé (cliniques, entreprises et associations).

Selon les différentes typologies d'analyse évoquées par la Dares, sages-femmes, infirmiers et aides-soignants se classent par exemple parmi les "empêchés", à savoir "ces travailleurs [qui] n'éprouvent pas de fierté du travail bien fait, et ressentent rarement un sentiment d'utilité de leur travail et de plaisir au travail". À l'inverse, les médecins se rangent dans le rang des "satisfaits", ceux qui "jugent que le travail contribue positivement à toutes les capacités".

Un autre exemple positionne ces mêmes médecins mais aussi les sages-femmes et infirmiers parmi les "stressés empêchés", surtout ceux opérant dans des grands établissements : en dépit d'un travail très intense et de conflits éthiques, ils "disposent de ressources en matière d'autonomie, de soutien social et de reconnaissance". Cependant, cette grille d'analyse classe également les infirmiers et sages-femmes, en y associant cette fois les aides-soignants, au sein des "accablés" : ces personnels cumulent, là aussi plutôt dans de grands établissements, "l'ensemble des risques organisationnels et psychosociaux, sauf les pénibilités physiques pour lesquelles ils se situent dans la moyenne".
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Les contributions du travail au bien-être selon le secteur d'exercice apparaissent nettement plus soutenues dans le privé (cliniques, entreprises et associations).
Thomas Quéguiner
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