vendredi 16 mars 2018

Des patients de la clinique psychiatrique du Pont, à Gien, témoignent des bienfaits de l’art-thérapie

La Republique de Centre

15/03/2018

Des patients de la clinique psychiatrique du Pont, à Gien, témoignent des bienfaits de l’art-thérapie
La clinique du Pont, à Gien, organise de nombreuses animations dans le cadre de la Semaine de la santé mentale. © Anne-Laure Le Jan

Dans le cadre de la Semaine de la santé mentale, la clinique giennoise du Pont organise des animations à destination des personnes hospitalisées, de leurs proches et du grand public. Nous avons assisté, mercredi 14 mars, à une séance d’art-thérapie. Les participantes expliquent pourquoi ces ateliers leur permettent d’avancer.

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Françoise, 70 ans : « On se donne le droit de vivre pleinement le moment présent »

« À la fin d’une séance, je me sens bien, valorisée, mais vidée. On ne s’inquiète pas de faire quelque chose de beau, on se fait plaisir. Souvent, j’enlève mes chaussures pour ressentir un maximum de sensations. Je ne pense plus à rien d’autre.
J’ai déjà été émue jusqu’aux larmes en me disant que j’avais attendu 70 ans pour goûter à ces belles choses, moi qui ai beaucoup travaillé, qui ai élevé trois enfants, qui me suis toujours occupée des autres. On se donne le droit de vivre pleinement le moment présent.
Quand on arrive en psychiatrie, ou qu’on y retourne après une rechute, on se dévalorise. Mais il faut plutôt voir cela comme un tremplin. On découvre des choses qu’on n’aurait pas découvert si on n’était pas passé par là. Ça nous fait avancer. J’ai été hospitalisée en août. Aujourd’hui, mon humour revient, ma nature revient. On n’est plus soi-même quand on arrive ici. »

Valérie, 53 ans : « Je me recentre sur moi »

Valérie a partagé cette séance d'art-thérapie avec son fils.
« Depuis mon arrivée, début février, je fais de la poterie, de la calligraphie, de la mosaïque. Moi qui ai plus tendance à m’intéresser aux autres qu’à moi, je me recentre sur moi. J’aime travailler avec la matière, malaxer, souder, pour qu’une forme se crée. On fait ce qu’on veut, comme on veut. Les autres ne donnent pas leur avis. L’idée est de faire quelque chose qui nous occupe l’esprit, sans jugement, sans pression. »

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