vendredi 2 février 2018

Pourquoi pas un robot androïde pour aider les patients autistes

25/01/2018






Depuis le film de Fritz Lang, Metropolis (1927), jusqu’à celui de John Hughes, Weird Science (Une créature de rêve, 1985)[1], l’idée d’un robot androïde (gynoïde) comme «compagne » de substitution a fait son chemin. Et elle est en passe de devenir une réalité au Japon (où l’équipe du Pr Hiroshi Ishiguro présente ainsi des « Geminoïdes »)[2] et en Chine[3] (où la pénurie de vraies femmes devient un grave problème de société)... Or The American Journal of Psychiatry évoque un débouché a priori inattendu de ces créatures directement sorties de la science-fiction, moitié-bioniques et moitié-mécaniques : l’assistance aux personnes avec autisme !
Mais au fond, puisque « l’altération de l’expressivité faciale contribue à l’isolement social et aux difficultés de régulation émotionnelle » de ces personnes et qu’il est possible de programmer un robot humanoïde pour reproduire les mimiques faciales et les routines motrices associées aux émotions, il était logique d’essayer de recourir à cet « outil » innovant pour favoriser les interactions sociales des personnes autistes. Simulant les réactions d’un partenaire humain neurotypique, le robot androïde peut ainsi « promouvoir la compréhension des expressions faciales » par le patient, et le sensibiliser à l’importance sociale de cette reconnaissance. Le recours à l’androïde offre des possibilités identiques à celles des images et des photographies déjà utilisées dans ce contexte, mais considérablement accrues, en raison du réalisme et de la nature en 3 dimensions du robot humanoïde. 


Le matériel utilisé par l’équipe (japonaise) en question s’appelle ACTROID-F (fabriqué par la firme Kokoro qui produit aussi de pseudo-dinosaures), une requête sur Google avec ces termes (actroid female robot) suscitant déjà plus de 33 000 réponses... Et ces séances de « thérapies » assistées par le robot (les auteurs parlent sobrement d’« interventions ») durent environ 30 minutes chacune. Pour l’heure, les psychiatres coordonnant ce programme demeurent encore, classiquement, de vrais humains... Mais demain ?...


Dr Alain Cohen

RÉFÉRENCE
Hirokazu Kumazaki et coll.: Tele-Operating an android robot to promote the understanding of facial expressions and to increase facial expressivity in individuals with Autism Spectrum Disorder. Am J Psychiatry, 2017; 174: 904–905.

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