vendredi 16 février 2018

Le retour de l’asile à Québec ?

Hubert Wallot      16 février 2018


 
« Des infirmières laissées à elles-mêmes. » Et les patients ? Des indices laissent croire qu’on est en train de laisser renaître l’asile qu’on croyait être du passé.
 
En 1961, à cause des effets politiques d’un livre d’un ex-patient, le gouvernement crée la Commission d’étude des hôpitaux psychiatriques (commission Bédard). Son rapport, remis en 1962, analyse la situation de chaque hôpital psychiatrique de l’époque et se termine en évoquant, avant de faire les siennes, les principales recommandations des IIIe et Ve rapports de l’OMS, dont celles-ci : traiter les malades mentaux près de leur lieu de résidence, et des hôpitaux psychiatriques plutôt petits et rattachés à des hôpitaux généraux régionaux.
 
La commission elle-même recommandait l’interdiction de tout agrandissement des hôpitaux psychiatriques existants, et l’obligation de tout hôpital général d’au moins 200 lits de posséder son service de psychiatrie avec cliniques interne et externe.
 
La fin des années 1970 amena une nouvelle vision de l’organisation des services de santé. En effet, la Commission d’enquête sur la santé et le bien-être social (commission Castonguay) promeut le concept d’intégration : « Quant aux établissements pour malades mentaux, ils ont à ce point subi les assauts de l’intégration que l’on ne peut douter de la nécessité de les intégrer au régime général des services de santé. En effet, on reconnaît de plus en plus que le traitement des malades mentaux s’effectue efficacement à l’intérieur d’un centre de santé mentale normal. » Dans cette foulée, la Loi sur la protection du malade mental en 1972 annonce qu’il n’y a plus de lieux spécifiques pour soigner la maladie mentale, mais seulement, pour une minorité d’usagers qui en ont besoin, un statut possible d’internement à être alors prononcé par la cour. La révision de la Loi sur la santé et les services sociaux adoptée à l’époque crée les CLSC afin de rapprocher les services des usagers et de leurs besoins spécifiques sous-régionaux.
 
En 1989, la Politique de santé mentale du Gouvernement du Québec insiste sur la nécessité de trouver des solutions dans le milieu de vie de la personne en partenariat avec les organismes communautaires.
 
Dans cette nouvelle vision, les CLSC, en collaboration avec les organismes communautaires, sont responsables d’offrir des services de proximité en première ligne.

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