mardi 27 février 2018

A Bordeaux, un lycée pour apprendre en cassant les codes

A l’occasion de nos conférences O21/ s’orienter au 21e siècle à Bordeaux, les 2 et 3 mars, reportage au lycée Edgar Morin, qui expérimente les pédagogies alternatives en plaçant l’élève au cœur de la démarche d’enseignement.

LE MONDE  | Par 

Séance de « bonjour » pour des élèves du lycée Edgar Morin, à Bordeaux, au sein de l’espace de coworking de Darwin, lieu alternatif.
Séance de « bonjour » pour des élèves du lycée Edgar Morin, à Bordeaux, au sein de l’espace de coworking de Darwin, lieu alternatif. Eugénie Baccot/Divergence pour "Le Monde"

Elle va croire qu’on ne travaille pas, la journaliste. Mais ne vous inquiétez pas, on travaille, hein ! », nous lance Elsa, visage poupon, 16 ans. De fait, le profane pourrait en douter en découvrant au petit matin cette vingtaine d’adolescents dessinant un cercle allègre et anarchique devant le stand fromagerie de l’épicerie bio de Darwin – lieu alternatif emblématique de la rive droite de Bordeaux. Rien de plus commun, en revanche, pour ces élèves du lycée Edgar Morin (le LEM), établissement privé hors contrat ouvert en 2016.

Ils partagent leur quotidien avec les entrepreneurs sociaux et les associations installés sur le site de cette ancienne caserne dévolue à la coopération économique et à la transition écologique. Et ils y appliquent l’esprit du lieu à la lettre : s’amuser et inventer de nouvelles façons d’apprendre, sans salle de classe attribuée. Dans les deux classes du LEM, la mixité est reine : enfants d’ouvriers ou de chefs de clinique, certains souffrant de troubles « dys », quelques autistes Asperger et autres décrocheurs, mais aussi une majorité de « bons élèves » sans difficultés dans le système classique. « Tout est question d’alchimie et d’inclusion », précise Nathalie Bois-Huyghe, fondatrice de ce lycée tout en mouvement, anthropologue et psychopédagogue. « Nous n’avons pas vocation à devenir l’école des enfants atypiques. »


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