lundi 8 janvier 2018

Grèce : la santé mentale grande perdante de la crise économique

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Angélique Kourounis
02/01/2018

Neuf ans après le début de la crise économique en Grèce, les messages des marchés, des créanciers et même du gouvernement assurent que tout va mieux. Cela est vrai pour les grands indicateurs mais totalement faux pour le domaine de la santé, en particulier celui des maladies psychiques. 

Une employée d’hôpital devant le Parlement pendant une marche contre l’austérité le 31 janvier 2013.
Une employée d’hôpital devant le Parlement pendant une marche contre l’austérité le 31 janvier 2013. (YORGOS KARAHALIS / REUTERS)

Cinq des huit asiles psychiatriques du pays ont fermé alors que, justement, à cause de la crise économique, les maladies mentales sont en constante augmentation. 

Hausse alarmante des suicides et des dépressions

Les chiffres sont alarmants. Depuis le début de la crise en 2008, le taux de suicide a augmenté de 35%. Celui des dépressions profondes a quadruplé, et même si ces chiffres restent les plus bas d’Europe, la Grèce est le pays de l’Eurozone où ils augmentent le plus vite. "On ne peut pas gérer lorsqu'on a 30% [de budget] de moins", explique le docteur Odysseas Boudouris, ancien deputé du Syriza, le parti du Premier ministre actuel. Et les conséquences peuvent être dramatiques. "A partir du moment où les gens sont déprimés, ont des maladies psychiatriques, graves ou même moins graves, il est clair que le tissu social fonctionne moins bien. Par conséquent, la société dans son ensemble fonctionne moins bien. L'économie également fonctionne moins bien. Tout fonctionne moins bien, donc c'est un handicap. A partir d'un certain moment, ça peut être un danger", poursuit-il.

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