samedi 29 avril 2017

Emmanuelle Laborit : « La surdité est encore considérée comme une maladie à soigner »

Chaque mercredi, « M » rencontre une femme qui fait bouger les choses. Cette semaine, la comédienne Emmanuelle Laborit, sourde et militante de la langue des signes, qui remonte sur scène pour « chansigner » Nina Simone, Verdi, Peaches ou Bashung.

M le magazine du Monde  | Propos recueillis par 

« L’International Visual Theatre a été créé pour mener des recherches théâtrales et faire redécouvrir aux sourds la beauté, la richesse et la finesse de leur langue », explique Emmanuelle Laborit, 45 ans, qui en est la directrice depuis 2004.
« L’International Visual Theatre a été créé pour mener des recherches théâtrales 
et faire redécouvrir aux sourds la beauté, la richesse et la finesse de leur langue », 
explique Emmanuelle Laborit, 45 ans, qui en est la directrice depuis 2004. 
Rebekka Deubner pour M Le magazine du Monde

Révélée au grand public en 1993 quand elle reçut le Molière de la révélation théâtrale pour son rôle dans Les enfants du silence, la comédienne Emmanuelle Laborit, 45 ans, sourde de naissance, avait remercié en demandant à l’auditoire de faire le signe « unir ». Le droit à une éducation bilingue français-langue des signes – une langue qu’elle découvrit à 7 ans et qui lui permit de s’ouvrir au monde – n’avait été reconnu par la loi Fabius (du 18 janvier 1991) que deux ans plus tôt. Egalement auteure, metteuse en scène, Emmanuelle Laborit a repris en 2004 la direction de l’International Visual Theatre (IVT), lieu ressource de la « culture sourde », qui fête ses 40 ans du 9 au 13 mai. Elle évoque ce lieu de promotion de la langue des signes.

Vous invitez, en mai, le public à venir célébrer les 40 ans de l’International Visual Theatre, quelle est l’histoire de ce lieu ?

L’IVT est le lieu emblématique du « réveil sourd ». Il faut se rappeler que jusqu’en 1977, année de sa création, la langue des signes était interdite, depuis sa condamnation par des spécialistes lors du congrès de Milan en 1880 ! C’était honteux, dévalorisé, considéré comme un sous-langage. Le corps médical jugeait que ça allait nous rendre malades, nous ghettoïser. Les sourds devaient s’assimiler, entendre « la voix de Dieu » et « oraliser ».


Malaise en psychiatrie

Résultat de recherche d'images pour "le progrès" 

  • 28/04/2017

Trois mois après le transfert de gestion à l’Etablissement de santé mentale Porte de l’Isère.

Depuis le 1er janvier, l’activité de psychiatrie est gérée par l’Établissement de santé mentale Porte de l’Isère (EMPSI), nouvelle appellation du CPND à Bourgoin-Jallieu et non plus par le centre hospitalier viennois. L’Agence régionale de santé est à l’origine de ce transfert, son représentant affirmait dans nos colonnes en juin 2016 qu’il y avait « un vrai problème de recrutement de médecins psychiatres ».
Certains soignants et syndicats ont été vent debout contre ce transfert. En vain. L’activité est restée à l’hôpital mais elle a subi des traumatismes, comme la fermeture de l’appartement thérapeutique de cinq places à Malissol et celle plus conséquente de l’internat séquentiel.

Darger inspire follement l’art contemporain

Written by Lucienne Peiry         in 28 avril 2017

Darger inspire follement l’art contemporain
Henry Darger, Collection de l'Art Brut

Dessinateurs, peintres, mais aussi chorégraphes, graphistes, metteurs en scène, comédiens, réalisateurs, musiciens…
Très nombreux sont ceux qui se passionnent pour l’œuvre fantastique de l’auteur d’Art Brut américain Henry Darger. David Bowie, Jake et Dinos Chapman mais aussi Omar Porras, directeur du Théâtre Kleber Meleau à Renens, en Suisse) se sont penchés sur cette création paradisiaque mais aussi monstrueuse,  où les papillons sont plus grands que les être humains et où l’orage menace continuellement…




Appels des praticiens de deux hôpitaux psychiatriques pour sauver la psychiatrie publique

27 avril 2017

Les médecins, psychiatres, pharmaciens et internes du centre hospitalier spécialisé (CHS) du Vinatier à Bron (métropole de Lyon) et du centre hospitalier (CH) Montfavet d'Avignon spécialisé en , ont appelé à "sauver la psychiatrie publique". 

"Nous voulons sensibiliser candidats et électeurs à ces réalités de la psychiatrie et de la pédopsychiatrie publiques, absentes des débats citoyens et pourtant massivement sollicitées comme expertes dans l'analyse de tout désordre social" écrivent les praticiens du CH Montfavet dans leur appel

Après le manifeste des 166 psychiatres et médecins du CH du Vinatier en février dernier, qui avait révélé "avec tant de vérité la souffrance de la psychiatrie publique et l'épuisement moral et parfois physique du personnel médical et paramédical", le collectif avignonnais a souhaité s'associer à cette démarche.

vendredi 28 avril 2017

Le pouvoir du « neuroenchantement »





Dans un récent article pour la revue Psychology TodaySamuel Veissière (qui a déjà écrit dans nos colonnes) présente les travaux de ses collègues de son laboratoire de l’université McGill sur le « neuroenchantement » : comment le prestige associé aux neurosciences peut exercer une influence sur les croyances et les comportements de chacun.

Amir Raz et son équipe ont donc fabriqué un pseudo « scanner cérébral » à partir de bric et de broc (et notamment une chaise de coiffeur !) et ont convaincu leurs sujets (et cela comprenait des étudiants en psychologie) que l’appareillage était susceptible de lire leurs pensées…


Monsieur «Déradicalisation» mis en examen pour viols

Par Pierre Alonso — 
Patrick Amoyel, à Paris en décembre 2015.
Patrick Amoyel, à Paris en décembre 2015. 
Photo Martin Colombet. Hans Lucas 
pour Libération



Le psychanalyste niçois Patrick Amoyel est incarcéré depuis jeudi soir. Une ancienne cliente de son cabinet, mineure au moment des faits, avait déposé plainte fin 2016.


Repérer la souffrance de l’enfant pour prévenir le suicide de l’adolescent

 27/04/2017


Alors que les taux de suicides ont globalement diminué dans les pays occidentaux depuis une dizaine d’années, ce n’est le cas ni pour les adolescents ni les jeunes adultes. Chez les 15 à 29 ans, le suicide fait en effet partie des principales causes de décès. L’identification des facteurs de risque est d’une grande importance qui peut avoir des implications majeures pour la mise en place de futures actions de prévention.

Expliquer la puberté : un exercice noté

28/04/2017



Ils étaient 58 étudiants infirmiers pour expliquer la puberté aux classes de 6<sup>e</sup> du Thouarsais. Leur intervention compte pour la note à l'examen. - Ils étaient 58 étudiants infirmiers pour expliquer la puberté aux classes de 6<sup>e</sup> du Thouarsais. Leur intervention compte pour la note à l'examen.Ils étaient 58 étudiants infirmiers pour expliquer la puberté aux classes de 6<sup>e</sup> du Thouarsais. Leur intervention compte pour la note à l'examen.








Ils étaient 58 étudiants infirmiers pour expliquer la puberté aux classes 
de 6e du Thouarsais. Leur intervention compte pour la note à l'examen.
Les étudiants infirmiers de Thouars participent à des réunions d’informations auprès des élèves. Dans le cadre de leur formation.
Pas facile d'aborder avec ses enfants de 10-13 ans les délicates questions liées à la puberté. Nicolas en sait quelque chose : « J'ai laissé ce soin à ma femme pour notre fille. Et maintenant, j'explique la puberté devant des groupes d'élèves ! » Car Nicolas est élève-infirmier à l'IFSI de Thouars. Et sa formation l'amène à rencontrer des élèves de sixième, des collégiens pour leur expliquer comment fonctionne cette transformation physique appelée la puberté.
Il doit répondre aux questions de base posée par les élèves : « Pourquoi poussent les seins, comment viennent les règles, pourquoi l'acné… » Ce qu'il n'a pas pu faire pour sa fille, il le réalise dans le cadre professionnel. Et il en comprend toute la portée.
L'intervention en classe est évaluée pour l'examen
Car lui – comme 57 autres étudiants (tes) de l'IFSI – s'est intégré à l'un des groupes qui a échangé sur ce sujet avec 400 collégiens d'Airvault, d'Argentonnay, de Bouillé-Loretz, Saint-Varent et Thouars. Les collégiens de sixième doivent avoir une information de près de deux heures par an sur le sujet. Pour les étudiants infirmiers, c'est un exercice grandeur nature.
Les étudiants infirmiers de Thouars participent à des réunions d’informations auprès des élèves. Dans le cadre de leur formation.

Fin de l’hôpital public Grec

 


L'hôpital doit-il être rentable ? Si l'on peut comprendre qu'il y ait des choix à faire en fonction du budget, comme cela se fait chez nous, la manière administrative et inhumaine dont sont appliquées en Grèce, les directives de privatisation de la santé que nos dirigeants ont décidées a Bruxelles augure mal de notre avenir.
Personnel infirmier vieillissant avec d’importants problèmes de santé.
Une enquête de la « Fédération Panhellénique des Travailleurs des Hôpitaux Publics » révèle que le personnel infirmier « trop rare » est âgé avec d’importants problèmes de santé et cela à cause du « manque tragique » qui se monte à 35% de postes inoccupés et oblige à des « horaires épuisants ».
La durée moyenne de service du personnel infirmier est de 25 ans. 15% des employés du service infirmier (4500) ont des certificats des Commissions Médicales pour des problèmes de sante et les congés maladie accordés chaque année sont au moins de 200 000 jours. « Le personnel infirmier travaille en situation de burn-out », rapporte la Fédération, en faisant remarquer « qu’il existe des risques d’erreur dans les soins infirmiers car la charge d’une personne est de 40 lits de malades ».


DONNER SES ORGANES APRÈS UN SUICIDE ASSISTÉ : LA SUISSE S’INTERROGE

Accueil
27 avril 2017



En Suisse, aucune loi n’interdit aux personnes mortes par suicide assisté de donner leurs organes. Cette pratique, qui existe en Belgique et au Pays-Bas respectivement depuis 2005 et 2012 (cf. En Belgique et aux Pays-Bas, les médecins encouragent le don d’organes de patients demandant l’euthanasie.), séduit Swisstransplant. Mais pour le Docteur Sobel d’Exit, « le système suisse ne s’y prête pas du tout » : c’est la personne en fin de vie « qui doit faire elle-même le geste fatal », jamais à l’hôpital. Le décès est ensuite constaté par Exit. Les délais seraient donc incompatibles pour « garder les organes en bon état ». De plus, « on pourrait vite tomber dans l’amalgame, les gens pourraient penser qu’on euthanasie des personnes pour leurs organes », déclare le docteur Sobel.


Trois syndicats de médecins libéraux appellent à voter contre le FN

Camille Roux
| 27.04.2017
La campagne pour le second tour bat son plein et, contrairement à l'habitude, les organisations syndicales sortent de leur silence. la présence d'une candidate FN n'y est bien sûr pas étranger. Sans pour autant donner de consigne de vote claire en faveur d'Emmanuel Macron, ni jamais citer nommément Marine Le Pen, MG France, les Généralistes-CSMF et la FMF appellent en effet leurs confrères et consœurs à voter contre Marine Le Pen. Le président de MG France Claude Leicher, qui conviait jeudi matin la presse afin de faire un premier bilan de cette campagne, alerte les généralistes : "Certains pensent que le second tour est joué, je pense que c'est une erreur". Visant le parti d'extrême droite, il ajoute : "les politiques d'exclusion ne sont pas compatibles avec les règles de déontologie. On ne peut pas exercer la médecine sans un certain nombre de règles éthiques".

« C’est notre village ici, maintenant » : la nouvelle vie d’Asan et de ses parents, réfugiés syriens

LE MONDE | Par 
Asan va régulièrement chez Laurence, une voisine qui l’aide à améliorer son français. En échange, il donne des cours d’anglais à ses enfants.
Asan va régulièrement chez Laurence, une voisine qui l’aide à améliorer son français. En échange, il donne des cours d’anglais à ses enfants. ANNA VILLECHENON / « LE MONDE »

Asan fait défiler les photos sur son téléphone avec l’empressement d’un enfant, commentant chacune d’elle, non sans fierté. On y voit son père, Murad, tout sourire, poser tour à tour au côté du maire sous le portrait du président François Hollande, puis au garde-à-vous sous le drapeau français. La série se termine sur une photographie de la famille syrienne – Asan, 43 ans, et ses deux parents, Zahra, 69 ans et Murad, 76 ans [les prénoms ont été changés] –, entourée d’élus et de citoyens, réunis pour les commémorations du 11 Novembre dans une petite ville de la banlieue de Rennes (Ille-et-Vilaine).

Faisant irruption dans le salon, les bras chargés d’un plateau avec tasses et café sucré, Zahra s’enquiert immédiatement en arabe : « Tu as montré les photos du 11 Novembre ? » Son mari, assis sur l’un des canapés disposés autour de la table, opine du chef : « C’est notre village ici, maintenant, c’est important de participer à ce qu’il s’y passe. C’est une manière de dire merci à la France. »

jeudi 27 avril 2017

15 intellectuels tirent les leçons du premier tour de la présidentielle 2017

Résultat de recherche d'images pour "bibliobs"

Et si cette élection avait finalement été passionnante ? Par Régis Jauffret, Aurélien Bellanger, Elisabeth Roudinesco...

L’OBS, 23 avril 2017
Le bonheur individuel,

Elisabeth Roudinesco

Rédigé le dimanche 23 juste après le résultat.  

Certes je me réjouis de cette victoire d’Emmanuel Macron qui est, de justesse, en tête de cette élection pas comme les autres mais  très représentative de notre époque si troublée : terrorisme, capitalisme fou, président américain égaré en mer de Chine, etc. Mais je ne peux accepter comme un fait acquis la présence au deuxième tour de cette présidentielle, du Front national, qui incarne tout ce que la France a de plus détestable : xénophobie, racisme,  nationalisme, héritage de Vichy, etc. J’aurais préféré  un duel entre deux représentants des vrais partis républicains.

La suppression de l'AME prônée par le FN nuirait à la santé des Français, selon Terra Nova

26.04.2017


Des dépenses « minimes » pour des bénéficiaires « légitimes » : le think tank Terra Nova, classé à gauche, a estimé dans une note publiée le 25 avril que supprimer l'aide médicale d’État (AME), mesure annoncée par Marine Le Pen, permettrait de faire peu d'économies et pourrait « nuire à la santé des Français ».

La filiation sans gênes

25.04.2017

Les Discussions du soir avec René Frydman par René Frydman   le mardi de 22h15 à 23h

Pierre Jouannet
Pierre Jouannet

Cette émission retrace le parcours du professeur David ( "Inventer le don de sperme" de Fabrice Cahen, Jérôme van Wijland) qui en 1970 a osé proposer le don de sperme de couple à couple. Oser car il bouleversait la morale sexuelle sous- jacente et l'ordre de la filiation. S'opposant aux pratiques artisanales privées, le premier CECOS (centre de conservation des œufs et du sperme humain ) s'appuie sur un système public cohérent qui va bientôt faire des petits dans toute la France .
Les progrès de la conservation du sperme, permettent une meilleur sécurité sanitaire et autorisent une pratique qui s'appuie sur deux principes fondamentaux : la gratuité et l'anonymat.
Inventer le don de sperme Entretiens avec Georges David, fondateur des Cecos

Campagne sauvage anti-IVG dans le métro parisien, la RATP porte plainte

Fabienne Rigal
| 26.04.2017
metro ivg
Dans la nuit de mardi à mercredi, des affiches anti-IVG ont été placées de manière illégale dans les emplacements réservés à la publicité à bord du métro parisien.
Comme elle l’indique dans un communiqué, « la RATP a été victime d’un acte de malveillance sur son réseau d’affichage cette nuit. Des affiches ont été apposées de manière sauvage dans les espaces situés dans les rames de plusieurs lignes de métro. Nos équipes techniques sont en train d’intervenir pour procéder au retrait intégral des visuels concernés. La RATP condamne cet acte malveillant et va porter plainte. »

mercredi 26 avril 2017

Isolement et/ou Contention : quelles perspectives cliniques ?


Argumentaire
Depuis plusieurs mois, l’isolement et/ou la contention sont au cœur de l’actualité de la psychiatrie française.
Ces mesures posent des questions éthiques, qui interrogent le droit et le respect des libertés fondamentales. Leur recrudescence, en réponse à des situations très diverses, a ainsi récemment conduit le législateur à restreindre leur utilisation, uniquement « en dernier recours ».
L’isolement et surtout la contention font aussi émerger de réelles questions cliniques. Ces pratiques peuvent en effet compromettre l’alliance thérapeutique, retarder la réhabilitation psychosociale, et complexifier le rétablissement.
Quels critères cliniques légitiment le recours à l’isolement et/ou à la contention ? Quels bénéfices cliniques en attendre ? Quels sont les effets indésirables ? Comment établir une balance bénéfice/risque ? Quelles procédures explicites mettre en place ?
Des équipes n’utilisent ni contention, ni isolement. Comment procèdent-elles pour contenir les patients agités ? Comment s’appuyer sur leurs savoir faire et leur expérience ?

Psychiatrie : La gêne du corps médical face aux « pairs aidants »

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO |
Par 

Les « pairs aidants », anciens patients stabilisés, sont employés dans le milieu médical ou médico-social en psychiatrie. Ils sont une trentaine en France. Yasmine Gateau

Utiliser son expérience de malade pour soigner, tel est le concept du « pair aidant ». L’idée n’est pas novatrice, l’initiative existe dans une cinquantaine de pays. En France, une trentaine de pairs aidants sont à ce jour employés dans le milieu médical ou médico-social en psychiatrie. Désormais, l’Association francophone des médiateurs de santé pairs (AFMSP) créée par Philippe Maugiron, pair aidant à l’hôpital Sainte-Anne à Paris, se propose de promouvoir leur emploi et le développement de leur présence dans les unités de soin. Après une année et demie dédiée à intégrer les 30 adhérents et à la création d’un site, l’AFMPS émerge et se rapproche d’autres structures associatives de patients afin de fonder un collectif français sur le rétablissement en santé mentale.

mardi 25 avril 2017

Violences conjugales : « J’ai honte de ce que j’ai fait »

LE MONDE  | Par 

Groupe de parole d’auteurs de violences conjugales à la direction de l’administration pénitentiaire à Meaux (Seine-et-Marne), fin mars.

Neuf hommes sont assis autour de tables collées les unes aux autres, comme pour une réunion de travail. C’en est une, mais d’un genre particulier. Nous sommes à Meaux, dans l’une des antennes du service pénitentiaire d’insertion et de probation de Seine-et-Marne.

Ces hommes qui ne se connaissaient pas la veille s’apprêtent à passer leur deuxième journée ensemble. Ils sont la face cachée des violences conjugales, celle dont on ne parle jamais : les auteurs. Tous ont été condamnés pour avoir frappé leur conjointe. Participer à un stage de responsabilisation de trois jours fait partie de leur peine. Le Monde a été autorisé à y assister, à condition de protéger l’anonymat des personnes présentes.

Chacun est invité à raconter ce qui l’a amené entre les murs de cet immeuble administratif des bords de Marne. Kevin (tous les prénoms ont été modifiés), 26 ans, se lance. « Ça a toujours été conflictuel entre moi et ma conjointe, commence le jeune homme aux yeux clairs. J’ai reçu beaucoup d’insultes. J’ai dépassé les limites en étant violent avec elle. »