La fixation d'orientations claires par le ministère de la Santé devrait être le préalable à toute réforme de la psychiatrie, préviennent des représentants de directeurs et de praticiens hospitaliers. Une clarification sur le sens de cette réforme est notamment demandée au regard des travaux techniques en cours, en parallèle du Copil à la DGOS.
L'ANALYSE
La réforme du financement de la psychiatrie, tant attendue par les acteurs de la discipline (lire notreanalyse), a besoin d'orientations politiques clairesa prioripour être engagée sur de bonnes bases. C'est la teneur du message que font passer actuellement des représentants des directeurs d'hôpitaux et de praticiens hospitaliers, ouvertement ou à mots couverts, que ce soit en réaction au récent rapport d'Olivier Véran ou sollicités parHospimedia.
Lors de la dernière réunion du comité de suivi des groupements hospitaliers de territoire (GHT), l'exemple du GHT Alpes-Dauphiné a été présenté. Il a permis d'illustrer les enjeux liés à la psychiatrie dans un GHT polyvalent et les impacts de l'intégration de cette discipline, priorité du projet médical partagé, sur l'ensemble du champ sanitaire.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO| |Par David Larousserie
Le croirez-vous ? Par hasard, on peut devenir chercheur en informatique. Par hasard, on peut contribuer à introduire une réforme importante dans les programmes de l’enseignement. Par hasard, on peut être honoré d’un prix de philosophie par l’Académie des sciences…
C’est ainsi qu’humblement Gilles Dowek, directeur de recherche à l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria) et professeur associé à l’Ecole normale supérieure Paris-Saclay (ex-ENS Cachan), résume quelques facettes de son parcours. Hasards, vraiment ? « Gilles est quelqu’un de vraiment brillant », souligne Serge Abiteboul, autre chercheur en informatique avec qui il a écrit son nouveau livre, Le Temps des algorithmes (Le Pommier, 192 p., 17 euros).
Pour extérioriser leurs sentiments, certains ont choisi de poster des vidéos sur la plate-forme.
LE MONDE| |ParPerrine Signoret
A en croire ses 768 000 abonnés, Elsa serait ni plus ni moins que « la meilleure youtubeuse de la terre entière » : « Trop belle », « magnifique », « rayonnante », « sublime »… Les commentaires, sous son dernier « haul » (vidéo promotionnelle), sont pour la plupart élogieux. Seuls quelques-uns dénotent : « Rien de grave sur ton épaule ? », demande ainsi Maissa, une internaute ; « moi aussi, j’ai vu et je me demande ce qu’elle a », répond une autre ; « en début de vidéo, elle n’a pas [ça], je pense qu’elle s’est juste grattée et sa peau est sûrement très réactive », diagnostique une troisième.
Sur le haut du bras droit d’Elsa, une simple petite tache rouge, qu’elle remarquesans sourciller, entre deux présentations d’highlighters.
Des abonnés « très attentifs »
Cela fait des années que ça dure. A chaque fois qu’Elsa (qui préfère que l’on n’écrive pas son nom) a l’air un peu fatigué, ou que quelque chose d’anormal transparaît sur son corps, les commentaires inquiets défilent sur sa chaîne Elsamakeup. « En effet, [mes abonnés] sont très attentifs, parfois trop, assure la youtubeuse beauté, l’air amusé. Ce type de remarque est très courant. Je suis convaincue que ça part d’un bon sentiment, mais parfois c’est fatiguant de devoir tout justifier. »
Si ses fans se soucient autant de la santé d’Elsa, c’est parce que la jeune fille de 26 ans est malade depuis toujours. A sa naissance, on lui diagnostique une dysplasie spondylo-épiphysaire, qui entraîne une malformation et un retard de croissance du bassin. Grâce à un bon médecin et à beaucoup d’hospitalisations, la youtubeuse peut continuer à marcher. Puis elle attrape une scoliose. C’est « assez fréquent », les médecins ne s’inquiètent pas trop, lui proposent tout de même de l’opérer à ses 14 ans pour stabiliser sa colonne. Elsa se réveillera paraplégique, sans que personne ne sache pourquoi. Dans son nouveau fauteuil, avec « tout à réapprendre », et beaucoup de questions restées sans réponse, l’adolescente plonge peu à peu dans la dépression.
Vous êtes-vous jamais demandé ce qu’il pouvait y voir de commun sur le plan physique entre les horribles personnages incarnés à l’écran par le Dr Hannibal Lecter (Le Silence des Agneaux), Dark Vador (Star Wars) et Regan MacNeil (L’Exorciste) ? Ne cherchez plus ! Toutes les réponses, parfaitement documentées, se trouvent dans un article publié le 5 avril dans la revue JAMA Dermatology. Il est signé par trois dermatologues américains, cinéphiles avertis cela va sans dire.
Les Drs Julie Croley, Richard Wagner (université de Galveston, Texas) et Vail Resse (San Francisco, Californie) ont recensé les problèmes dermatologiques des dix plus grands héros et dix plus grands méchants à partir d’une liste de 100 personnages établie par l’American Film Institute (AFI). Les héros y sont définis comme des personnages qui s’imposent dans des circonstances exceptionnelles par leur sens de la morale et du courage. Par leur esprit de sacrifice, ils symbolisent ce qu’il y a de meilleur dans le genre humain. A l’inverse, les méchants sont caractérisés par leur malveillance, leur égoïsme, leur quête de puissance. Ils avancent sans masque le plus souvent et peuvent être diaboliques.
Que montre la comparaison entre les vingt héros et vilains sur le plan dermatologique ? Eh bien, que 6 des 10 plus grands méchants des classiques du cinéma américain ont des problèmes de peau. Plus précisément, 30 % présentent une alopécie (calvitie) importante, 30 % ont des lésions pigmentées au pourtour des yeux, 20 % des rides faciales profondes, 20 % de multiples cicatrices au visage, 20 % des verrues vulgaires (les biens nommées !) et 20 % un rhinophyma. Cette lésion dermatologique correspond à une hypertrophie progressive, plus ou moins inflammatoire, du nez.
Pour les auteurs, ces indices visuels provoquent chez le spectateur de l’appréhension ou de la peur vis-à-vis d’une chose non familière. Ils établissent un parallèle avec la noirceur intérieure du personnage.
Rien de tel chez les dix héros dont aucun ne présente de véritable pathologie cutanée, à l’exception d’une légère calvitie ou de petites cicatrices sur le visage. Au cinéma, les gentils sont donc bien dans leur peau.
Alopécie
Une alopécie (ou perte de cheveux) est présente chez le Dr Hannibal Lecter (Le Silence des agneaux, 1991), M. Potter (La Vie est belle, 1946) et Dark Vador (Star Wars, Episode V : l’Empire contre-attaque).
La calvitie est l’un des symboles du mal depuis l’époque du cinéma muet, notent les auteurs. Max Schreck, chauve et pâle, incarnait déjà l’horrible vilain dans Nosferatu le vampire en 1921.
Les médecins français ne seraient pas assez à l’écoute de leurs patients. 23 secondes, c’est le temps qu’ils leur accorderaient pour exposer les motifs de consultation, avant de les interrompre pour rediriger leur parole.
Ce chiffre, pour le moins éloquent, s’est peu à peu imposé comme une vérité attachée aux praticiens français, généralement pour dénoncer leur manque d’écoute. Les Drs Anne Révah-Lévy et Laurence Verneuil le mentionnent dans un ouvrage intitulé « Docteur, écoutez ! », consacré à la relation patient-médecin. Martin Winckler y fait aussi référence dans son livre « Les Brutes en blanc », dans lequel il décrit des praticiens peu empathiques à l’égard des malades. Ce chiffre ressurgit régulièrement sur le Web et les réseaux sociaux, comme ici. Mais sans jamais mentionner clairement son origine...
Le Pr Patrice Boyer présente les points forts du dernier congrès de l’Association Européenne de Psychiatrie (EPA). Dans cette première partie, il aborde deux changements de paradigme qui ont été largement discutés : le traitement précoce et la définition même des maladies mentales.
Par Sonya Faureet Catherine Calvet, Dessin Christelle Enault—
Dessin Christelle Enault pour Libération
Dans «le Ventre des femmes», la politologue revient sur le scandale, dans les années 70, des interruptions de grossesse et des stérilisations sans consentement sur l’île, alors que se jouait en métropole la mobilisation pour l’IVG avec le «Manifeste des 343».
Paris, le samedi 15 avril 2017 – La plupart des médecins et des infirmières (voire même des pharmaciens) ont été confrontés à ce dilemme. Un patient suivi depuis de très longues années vient de mourir. Son épouse (ou époux) ou ses enfants précisent la date des funérailles. Et le praticien reste devant la feuille où il a noté rapidement les indications. A l’aube d’un malaise. Faut-il s’y rendre ou pas. La question est posée sur le site d’information médicale américain MDedge par le docteur Allan M. Block. Pour sa part, le praticien ne s’est jamais rendu sur la tombe d’un malade. Ses raisons sont multiples. D’abord, il considère qu’un enterrement est un moment très intime qu’il est difficile de partager quand on ne fait pas partie du cercle proche du défunt. Il avoue également nourrir des réticences à l’idée d’abandonner son service : « Après tout, cette personne n’est pas la seule que j’ai vue. Je dois continuer à prendre soin des patients qui ont encore besoin de moi ». Enfin, le praticien note qu’existe également la peur que certains des proches des patients voient sa présence comme un aveu de culpabilité de ne pas avoir réussi à soigner le malade.
« Ils ne croient pas au progrès, ils méprisent la démocratie, ils sont de retour. »
Drancy, 1942• Crédits : AFP
La dernière sortie de la candidate du Front national sur la non-responsabilité de la France dans la rafle du Vel’ d’Hiv a suscité de nombreuses réactions
Et l’on peut se demander si ce n’était pas le but recherché sous le prétexte affiché de combattre « l’esprit de repentance »… Pour relancer sa morne campagne, ponctuée de ternes apparitions médiatiques. D’autant que, comme à son habitude, elle a tenté de concilier tous les bords de son électorat en ajoutant plus tard que le gouvernement de Vichy était « illégal », selon l’ordonnance publiée à Alger par le gouvernement provisoire du général de Gaulle le 9 août 1944, récupérant du même coup une référence gaullienne. Mais pour Annette Wieviorka dans Le Monde.fr « La France, c’était à la fois de Gaulle à Londres et Pétain à Vichy ». L’antisémitisme est l’angle d’attaque adopté par Jean Rouaud dans sa chronique de L’Humanité, et plus précisément celui de Céline. Il suffit de le lire dans son entier, dit-il – car « lui-même ne jugeait pas ses pamphlets comme des tirés à part » – pour « avoir un exemple de la grande manipulation qui a mis en scène ce refoulé national », et retrouver « en direct cette tension, cet effort permanent pour camoufler ce fond rageur, haineux ». C’est en l’occurrence le camouflage du style, mais « quand les attaques antisémites pleuvent contre Blum, Céline tombe le masque et, débarrassé de son surmoi poétique, livre ses pamphlets ». Un observateur éclairé de la vie intellectuelle française à l’époque dit son effarement devant le brûlot et son audience. Dans ses Lettres sur la littérature adressées à Max Horkheimer, Walter Benjamin souligne en mars 1938, que « dans les conversations et dans la presse » il tombe très souvent sur Bagatelles pour un massacre. Pourtant, face à ce « flot d’injures » qui semble avoir été écrit « en grande hâte et avec la conscience des possibilités avantageuses de ses ventes », « le lecteur peut difficilement être convaincu que l’auteur se prend lui-même au sérieux ». Ça n’empêche pas Marcel Arland d’écrire dans la NRF : « Il est bon que de tels réquisitoires s’élèvent, même confus, même brouillons, même faux sur la moitié des points. »
A travers les exemples de rejetons célèbres, l’historienne Sabine Melchior-Bonnet dépeint avec verve le sentiment maternel au fil des siècles en Occident.
«Néron et le corps de sa mère Agrippine»,
d’Antonio Zanchi.Photo Bridgeman
Le destin d’un grand homme se dessine-t-il dès l’enfance ? Sabine Melchior-Bonnet, spécialiste d’histoire moderne et contemporaine, montre dans son livre que derrière tout héros, qu’il soit grandiose ou maudit, il y a… une mère. Au terme de narrations passionnantes et très nuancées, l’auteure conclut (à propos de la mère de Martin Luther King) : «C’est le sort de beaucoup de mères de grands hommes que de rester dans l’obscurité.»
Un tribunal britannique a autorisé mardi les médecins à cesser de soigner un bébé atteint d'une maladie rare et à le laisser mourir "dans la dignité", contre l'avis de ses parents, qui pourraient faire appel. "Le coeur très lourd" mais "pleinement convaincu", le juge Nicholas Francis a estimé que les médecins devaient cesser de maintenir artificiellement en vie Charlie Gard, un nourrisson de huit mois qui souffre d'une maladie génétique rare et dont le cerveau est fortement endommagé. Selon les experts consultés par la cour, le bébé ne pourra jamais guérir.
[...] Nous en appelons solennellement à Marisol Touraine, Ministre de la Santé et des Affaires sociales, pour qu’elle prenne la seule initiative qu’attendent d’elle les 500 000 infirmiers salariés existant dans différentes structures de santé : l'abrogation de l’ordre infirmier.
Nous en appelons à la cohérence des faits. Au printemps 2011, Marisol Touraine, en tant que parlementaire, a déposé une proposition de loi exigeant l’abrogation des ordres professionnels ; nous lui demandons qu’en 2017, en sa qualité de ministre, elle agisse en cohérence avec sa position de 2011.
LE MONDE| |Par Guillaume Monod (Psychiatre à la maison d'arrêt de Villepinte, docteur en philosophie)
TRIBUNE. L’actualité de la surpopulation pénale n’est pas seulement révélatrice de l’insuffisance des moyens dont dispose l’administration pénitentiaire pour mener à bien ses missions de sanction, de sécurité et de réinsertion ; elle doit aussi imposer un questionnement sur la véritable nature d’une institution qui accueille une population caractérisée autant par la délinquance que par la pathologie psychiatrique.
Ainsi, 10 % à 20 % des détenus en France souffrent d’un trouble psychotique, soit cinq à dix fois plus que dans la population générale. Ce qui représente cent à deux cents détenus sur les mille cent de la maison d’arrêt de Villepinte (MAV), en Seine-Saint-Denis, soit l’effectif des patients d’un hôpital psychiatrique de taille moyenne, mais qui n’aurait que l’équivalent d’un temps plein de psychiatre, de 3,5 temps plein de psychologues cliniciens, et de 5 temps plein d’infirmiers assurant à la fois les soins somatiques et les prises en charges psychiatriques.
La mise en série « Genre, normes et psychanalyse » invite à accueillir ce qui nourrit la psychanalyse depuis son extérieur, au-delà de son territoire dont les frontières — celles abattues par les efforts de la cure — méritent de ne jamais être rétablies, pour quelque raison politique que ce soit. Avec l’outil qu’est le genre et l’analyse des discours normatifs, il n’est pas seulement question d’un intérêt épistémologique et théorique d’une psychanalyse en extension, il y a aussi une visée pratique de la clinique.
L'arrivée d'un étranger dans un groupe humain, quel qu'en soit le motif, est toujours source de perturbations, sociales et psychiques, tant pour ceux qui accueillent que pour le nouveau venu.