mardi 5 décembre 2017

Dépression postnatale, n’oublions pas les pères !

Publié le 24/11/2017


Devenir père implique de passer de l’individualisme à la responsabilité, processus complexe potentiellement angoissant. Si la dépression du post partum de la mère a été de longue date attribuée aux bouleversements hormonaux de l’accouchement, plus récemment des facteurs psychosociaux ont été incriminés et il est probable que ceux-ci impactent également le père. Aussi, ces dernières années, une nouvelle pathologie est apparue : la dépression paternelle, qui toucherait 10 % des nouveaux pères alors que le taux de dépression parmi les hommes adultes est estimé à moins de 5 % dans la population générale.

Une récente étude irlandaise permet aujourd’hui d’en savoir plus. Parmi 101 pères ayant répondu à pas moins de 63 questions, la prévalence de la dépression selon l’échelle d’Edinburg est de 12 % et jusqu’à 16 % dans les 6 premiers mois suivant la naissance. Aucun de ces hommes n’avait reçu le diagnostic de dépression paternelle et seul un quart d’entre eux en avait déjà entendu parler.

Avoir un enfant prématuré, post terme ou ayant des troubles du sommeil constitue un facteur de risque alors que le mode d’accouchement ou le type d’allaitement n’a pas d’influence. Les difficultés socioéconomiques sont également fréquemment rencontrées chez ces hommes (précarité de logement ou financière) de même que l’absence de congé paternité. Mais contrairement à de précédentes études, celle-ci ne retrouve pas le fait d’être père jeune ou pour la première fois, le fait que la grossesse n’ait pas été programmée ou que la mère soit elle-même touchée par une dépression du post partum, comme étant des facteurs de risque. 

Voici un éclairage intéressant sur celui qui reste souvent dans l’ombre durant la grossesse et la période post-natale : le père aussi doit faire l’objet d’une véritable attention dans cette période si particulière.

Marie Gélébart
RÉFÉRENCE
Philpott LF et Corcoran P : Paternal postnatal depression in Ireland: Prevalence and associated factors. Midwifery 2018 ; 56 : e124-127.

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