vendredi 17 novembre 2017

Un verre après le travail et avant les enfants, quand peut-on parler d'excès ?

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Par Julie Mazuet | Le 16 novembre 2017

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Louise (1) boit «au moins une bière et deux verres de vin rouge tous les soirs». Et ce, qu'elle soit «seule ou avec quelqu'un». C'est le rituel que cette mère de deux enfants, la trentaine, a mis en place pour parvenir à se «détendre», «faire le vide» et «se poser». Charlotte, même tranche d'âge, concède aussi avoir un rapport à l’alcool plus quotidien depuis la naissance de ses deux filles. «C'est devenu mon sas de décompression. Avant, pour me détendre, je rentrais chez moi, j'enfilais mon bas de pyjama et me collais devant le "Grand Journal". Aujourd’hui, je bois un verre de vin. Parce que j’ai moins de temps et que c’est très efficace. Cela me donne l’impression d’avoir une vie après mes deux journées de travail (au bureau et à la maison).» De là à crier gare à l'alcoolisme «parental» ? Nous avons posé la question au Pr Michel Lejoyeux, professeur de psychiatrie et d’addictologie à l’université Paris VII (2). Entretien.
lefigaro.fr/madame. - Peut-on parler d’un «alcoolisme parental» ?
Michel Lejoyeux. - Oui, mais l'alcoolisme chez les adultes pâtit encore d'une sorte d’a priori et de tabou. Nous avons tendance à nous rassurer en disant que ça touche principalement les jeunes impulsifs... Or, la réalité est, bien sûr, très différente. L'alcoolisme est une maladie de la modernité : plus on est surmené professionnellement, plus on va en avoir besoin.

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