mercredi 15 novembre 2017

882 millions d'euros : la hausse du budget de l'AME provoque une vive passe d'armes à l'Assemblée





ame buzyn
Crédit Photo : S. Toubon
L'adoption du budget en hausse de l'aide médicale d'État (AME), lundi soir à l'Assemblée nationale, a donné lieu à une passe d'armes entre la majorité LREM-Modem et la gauche d'un côté et la droite et l'extrême droite de l'autre.
Les députés ont voté à main levée les crédits 2018 de la santé qui comprennent un volet « protection maladie » qui finance exclusivement le dispositif d'AME et un volet « Prévention, sécurité sanitaire ».
Supprimer l'AME ? Une « faute  » au regard de la santé publique
Pour 2018, le montant programmé pour l'AME va s'élever à 882 millions d'euros contre 812 millions d'euros en 2017. Ce dispositif créé en 2000 par le gouvernement Jospin pour les étrangers sans papiers résidant en France depuis plus de trois mois qui en font la demande, est fréquemment décrié à droite, notamment lors des élections présidentielles.  
Face aux vives critiques, la ministre de la Santé est montée au créneau pour prévenir que supprimer l'AME serait « une faute au regard de la santé publique », au regard des risques de transmission de maladies contagieuses, et « ferait peser sur les professionnels et établissements de santé une responsabilité qui n'est pas la leur ».

Agnès Buzyn a également insisté sur le panier de soins « réduit » alloué aux bénéficiaires de l'AME « qui permet à la collectivité de se protéger contre des maladies infectieuses, les protéger de maladies chroniques et éviter un surcoût éventuel pour l'hôpital public ».
Incompréhensible  
Le Dr Olivier Véran, député de l'Isère (LREM) et rapporteur général du PLFSS 2018, a appuyé la position de la ministre. « La non-assistance à personne en danger ne fait pas partie de l'ADN du pays », a-t-il proféré. La gauche a été unanime pour saluer la hausse de l'AME comme « de bon sens » vu le nombre de migrants, et ce dispositif comme « un honneur pour notre pays » où la santé « doit rester un droit pour tous ».
Mais ce point de vue est loin d'être partagé par les députés Les Républicains (LR). Julien Aubert, député LR du Vaucluse, a estimé que cette « générosité », pour des migrants ayant assez d'argent pour « s'acheter un portable », est  « incompréhensible pour les Français qui économisent quelques euros ». L'élu a plaidé sans succès au nom de LR pour recréer un droit de timbre en affirmant que le Danemark, la Suède, la Suisse, l'Espagne ou l'Italie ont des dispositifs modérateurs.
De leur côté, les Insoumis ont demandé en vain un rapport pour « tordre le cou aux idées fausses »sur l'AME et mettre à plat la question pour laquelle « le gouvernement ne cible pas les bons indicateurs de performance ».

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