mercredi 4 octobre 2017

Mort de Michel Jouvet, père du sommeil paradoxal

Damien Coulomb
| 03.10.2017


 Moins d'une journée après l'attribution du prix Nobel de médecine 2017 à trois pionniers des mécanismes du rythme circadien, le neurobiologiste Michel Jouvet, père de la médecine du sommeil et découvreur du sommeil paradoxal, est décédé dans la nuit de lundi à mardi à l'âge de 91 ans, à Villeurbanne (Rhône).
Ancien résistant, on lui doit la découverte en 1959 du sommeil paradoxal. Cet état, différent du sommeil profond et de l'éveil malgré la présence de mouvements oculaires, correspond aux moments où l'on rêve. Interne en neurologie à Lyon dans les années 1950, il séjourne aux États-Unis pour se former et débute ses recherches sur le sommeil. Il étudie l'activité cérébrale d'animaux durant l'éveil et le sommeil.

La classification du sommeil
En 1961, il établit la classification du sommeil en différents stades : sommeil télencéphalique, caractérisé par des ondes lentes sur les tracés d'électroencéphalographie et sommeil rhombencéphalique ou paradoxal. Il est également l'un des scientifiques à l'origine du concept de « mort cérébrale », dont il avait décrit les signes électroencéphalographiques en 1959.
Michel Jouvet « a mis en évidence le fait que le sommeil paradoxal était associé à une atonie musculaire et l'a différencié du sommeil lent en montrant que c'était un état en soi. Et c'est lui qui a nommé le sommeil paradoxal », a indiqué à l'AFP Pierre-Hervé Luppi, l'un de ses successeurs au sein du Centre de recherche en neurosciences de Lyon. « Au niveau mondial, il fait partie des très grands, des monuments [de la recherche sur le sommeil], avec Kleitman et Aserinsky et un autre Américain, William C. Dement », a-t-il poursuivi.
Michel Jouvet avait par ailleurs découvert les propriétés anti-sommeil d'une molécule : le modafinil.

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