mardi 31 octobre 2017

Les nourrissons dorment mieux dans leur chambre !

25/10/2017


On dit que le couchage conditionne le sommeil, mais avant 6 mois il est recommandé de coucher les nourrissons sur le dos, de préférence dans la chambre des parents - pas dans leur lit -, la nuit, afin de réduire le risque de mort subite inattendue. A partir de 6 mois la durée et la continuité du sommeil nocturne prennent le pas sur la sécurité. Si la position du nourrisson devient indifférente, le lieu du couchage semble avoir un impact sur le sommeil, comme le montre une étude récente.

Les données de cette étude proviennent d’une enquête transversale menée de 2010 à 2013 auprès des parents de plus de 10 000 nourrissons de 6 à 12 mois, vivant aux USA (62 %) ou dans cinq autres pays, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Royaume Uni et le Brésil (32 %). Un parent, la mère le plus souvent, a répondu à une version allongée du Brief Infant Sleep Questionnaire, ainsi qu’à des questions démographiques, via une application sur smartphone.

Les trois lieux de couchage de 95 % des nourrissons de 6 à12 mois étaient une chambre individuelle, la chambre des parents (« co-rooming ») ou le lit des parents (« co-bedding»).

Aux USA, 37 % des nourrissons dormaient seuls dans une chambre versus 31,5 % dans la chambre des parents et 31,5 % dans le lit des parents.

Endormissement plus rapide et réveils nocturnes moins fréquents

En moyenne, les nourrissons qui dormaient dans leur chambre étaient couchés plus tôt que ceux qui partageaient la chambre des parents ou le lit des parents (mise au lit à 20h 08 vs 20h 43 et 20h 52, respectivement ; p < 0,0001) et ils s’endormaient plus vite (temps de latence de 32 min vs 45 min et 42 min ; p < 0,0001). Ils se réveillaient moins souvent durant la nuit (2,00 réveils par nuit vs 2,3 réveils et 2,6 réveils ; p < 0,0001) et ils dormaient plus longtemps d’une seule traite (6,7 h vs 5,9 h et 5,3 h ; p < 0,0001). Au total, ils dormaient plus longtemps la nuit (9,6 h vs 8,8 h et 8,9 h ; p < 0,0001).

Ils présentaient plus souvent des habitudes d’endormissement stables que ceux qui partageaient la chambre ou le lit des parents (75 % vs 56 % et 51 %, respectivement ; p < 0,0001) et ils s’endormaient plus souvent tout seuls (35 % vs 30 % et 17 % ; p <0 alimentaient="" distrayaient="" div="" fr="" ils="" la="" les="" leur="" moins="" nuit="" ou="" parents="" quand="" quemment.="" r="" remettaient="" se="" t="" tine="" veillaient="">

Il en résulte que les parents des nourrissons qui dormaient dans une chambre séparée percevaient l’endormissement et le sommeil nocturne de leur enfant comme « moins difficiles » que les autres parents (p < 0,0001).

Dans les cinq autres pays, les nourrissons de 6-12 mois qui dormaient seuls dans une chambre (48 %) présentaient des différences similaires avec ceux qui dormaient dans la chambre ou le lit des parents.

Pour les auteurs, les résultats de l’étude ne sont pas faussés par une moindre vigilance des parents quand l’enfant dort à distance. Du point de vue du sommeil de l’enfant, le couchage en chambre individuelle après 6 mois paraît « plus sain », si le logement le permet. Il allonge le sommeil nocturne et le consolide (moins de réveils nocturnes). Cependant, l’étude repose sur des données déclaratives ponctuelles et ne tient pas compte d’autres facteurs qui influent sur le sommeil du nourrisson, tels que l’allaitement, les relations familiales, l‘existence de frères et sœurs, les différences culturelles…

Dr Jean-Marc Retbi
RÉFÉRENCE
Mindell JA et coll. : Sleep location and parents-perceived sleep outcomes in older infants. Sleep Medicine 2017 ; 39 : 1-7. doi.org/10.1016.sleep.2017.08.003

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