vendredi 20 octobre 2017

La Croix-Rouge lance à Sartrouville une expérimentation d'Ehpad à domicile

06/10/17 


Gestionnaire d'un Saad, d'un Ssiad et d'un Ehpad à Sartrouville, la Croix-Rouge française a décidé d'expérimenter un concept d'Ehpad à domicile sur la commune. Le projet débute en octobre pour deux ans et repose sur l'Ehpad comme pôle ressource et coordinateur. Deux projets de recherche seront également menés de front pour évaluer le dispositif.

L'expérimentation débute ce mois d'octobre pour deux ans. À Sartrouville (Yvelines), la Croix-Rouge Française développe un concept d'Ehpad à domicile, baptisé Ehpad@dom. L'organisme gère sur la commune un service d'aide et d'accompagnement à domicile (Saad), un service de soins infirmiers à domicile (Ssiad) ainsi qu'un Ehpad. 25 personnes âgées de plus de 75 ans, présentant un niveau de dépendance de Gir 1 à 4, vont pouvoir bénéficier de ce dispositif. Il a pour ambition d'améliorer la qualité des soins et de l'accompagnement et de favoriser le maintien à domicile. 

Le projet est parti d'un constat, celui d'une double fragilité des personnes âgées à domicile, explique à Hospimedia, Ingrid Lauvray, déléguée nationale filières personnes âgées et domicile à la Croix-Rouge. À domicile, les interventions sont généralement interrompues entre 21h et 6h, "or, il peut y avoir des situations de détresse, d'angoisse qui peuvent exiger l'intervention de personnel, comme en Ehpad, pour éviter des hospitalisations", indique-t-elle. Autre fragilité identifiée, "l'ajustement de la coordination". Si en Ehpad les médecins traitants viennent presque toutes les semaines, ce n'est pas toujours le cas à domicile. 

L'Ehpad, pôle ressource


Le projet porté par la Croix-Rouge repose sur l'Ehpad comme pôle ressource du territoire. Celui-ci travaille avec les services, les professionnels de santé libéraux et les bénévoles. Il coordonne les interventions et ouvre ses activités et services aux usagers à domicile. La journée, les usagers sont suivis par le Saad et le Ssiad et bénéficient de la téléassistance. Bluelinea est la solution qui a été retenue. Au sein de l'Ehpad, un infirmier est d'astreinte la nuit, pour répondre par exemple aux situations d'angoisse. Après un premier contact par téléphone, il peut se rendre sur place si la situation l'exige.



Dans un premier temps, seul l'infirmier de l'Ehpad interviendra. "Ensuite, nous proposerons certains services, comme l'évaluation par un psychomotricien", ajoute la déléguée nationale. Les usagers à domicile pourront également bénéficier de l'intervention une heure par mois d'un agent de maintenance de l'Ehpad, en collaboration avec le psychomotricien. Bluelinea aura par ailleurs pour mission d'appeler régulièrement les personnes âgées, notamment pour leur proposer un déjeuner à l'Ehpad ou de participer à une activité de l'établissement. 

Évaluer les coûts et le bien-être


L'expérimentation comporte également une partie recherche. Le gérontopole de Reims (Marne) est chargé de réaliser une évaluation "de la situation neurologique et somatique des personnes âgées", poursuit Ingrid Lauvray. La situation des 25 bénéficiaires d'Ehpad@dom sera comparée à celle de résidents de l'Ehpad. L'idée est alors de voir si l'autonomie des personnes à domicile peut être maintenue, ajoute la déléguée générale. 



Le second volet de la recherche est porté par l'université Paris Dauphine. Il consiste en une étude économique. Les coûts seront comparés, de même que le bien-être ressenti entre l'Ehpad et l'Ehpad à domicile. "Nous faisons le pari que l'intervention du médecin coordonnateur et de l'équipe pluridisciplinaire de l'Ehpad peut améliorer également les conditions de travail des professionnels", ajoute Ingrid Lauvray. L'expérimentation est financée sur les fonds propres de la Croix-Rouge et grâce à l'intervention de deux mécènes, la Fondation Médéric Alzheimer et Malakoff Médéric. 
Cécile Rabeux





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