| 20.10.2017
L'annonce de la ministre de la Santé, jeudi, de mettre en œuvre la recertification des compétences des professionnels de santé a été fraîchement accueillie par le SML, la CSMF posant des conditions à la discussion.
Agnès Buzyn a annoncé, lors du congrès de l'Ordre national des médecins, qu'une « mission » était en préparation pour proposer les modalités de mise en œuvre de cette recertification. La responsabilité du dispositif devrait revenir à l'Ordre, qualifié par la ministre de « garant de la probité et de la compétence ». Elle a rappelé que conformément au code de déontologie, « tout médecin devait entret[enir] et perfectionne[r] ses connaissances dans le respect de son obligation de développement professionnel continu (DPC) ». Agnès Buzyn a ainsi relancé un chantier ouvert en février 2016 par Manuel Valls, alors Premier ministre.
Le Syndicat des médecins libéraux (SML) s'est dit réservé sur la démarche, redoutant la « naissance d’une nouvelle usine à gaz », et regrettant qu'« aucune discussion préalable » n'ait eu lieu avec les syndicats médicaux. Selon le SML, le respect de l’obligation de formation liée au DPC fait déjà l’objet d’un contrôle. « L’Ordre dispose déjà de moyens de contrôle de l'insuffisance professionnelle. Avec la recertification, ce sera un doublon », affirme l'organisation du Dr Philippe Vermesch, qui redoute « la création d’obligations supplémentaires pour les médecins libéraux qui en supportent déjà de nombreuses autres ».
Obligation morale
Au printemps 2016 déjà, le CNPS et l'UNPS avaient exprimé leur opposition à la recertification, la qualifiant respectivement de « superflue »et « vexatoire », ou encore de« contraignante et humiliante ». En mars 2016, les deux tiers des répondants à un sondage du « Quotidien » ne voulaient pas que les médecins soient soumis à une procédure de recertification.
À l'heure où les autorités hospitalo-universitaires cherchent à s'assurer de la qualité des internes, notamment ceux formés à l'étranger, le sujet du contrôle des compétences fait débat dans la profession. Les doyens, l'Ordre et la jeune génération y sont favorables.
Lors de son université d'été, à Giens (Var), début septembre, la CSMF s'était prononcée en faveur d'un « processus de recertification basé sur la connaissance et la pratique » à condition qu'il soit organisé par la profession. « Se former tout au long de sa vie professionnelle est une obligation non seulement réglementaire, déontologique, mais morale », ajoute ce vendredi la centrale du Dr Jean-Paul Ortiz, qui ne souhaite pas laisser le secteur assurantiel s’emparer de ce domaine. « Il revient au collège de médecine générale et aux conseils nationaux professionnels, avec les syndicats de spécialités, d’élaborer les critères, et aux syndicats représentatifs de mener la négociation », conclut la CSMF.
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