mercredi 13 septembre 2017

Un tiers des établissements sans médecin coordonnateur : la grande misère des Ehpad

13.09.2017

"Les Ehpad souffrent de sous-effectifs patents". C'est la députée REM Monique Iborra qui a lancé mercredi ce signal d'alarme devant la commission des affaires sociales de l'Assemblée. "Malgré l'engagement des personnels, la situation est parfois indigne", confirme Brigitte Bourguignon, la présidente de la Commission des Affaires sociales qui a diligenté une "mission flash", nouveau type de commission d'enquête express d'une quinzaine de jours. Alors que plusieurs conflits sociaux ont éclaté récemment dans certains établissements et qu'une récente étude de la DREES révélait, il y a quelques jours, que 50 % des Ehpad connaissent des difficultés de recrutement, cette structure a auditionné depuis le 4 septembre les acteurs du secteur et confirme ses difficultés.

Les personnels sont en "sous-effectifs" et leurs conditions de travail sont "particulièrement difficiles", notamment pour les aides-soignantes, rapporte la mission. Selon elle, "le taux d'absentéisme est en moyenne de 10 %. Les accidents du travail en Ehpad seraient aujourd'hui deux fois supérieurs à la moyenne nationale, et supérieurs à ceux du secteur du BTP".
En outre, selon la députée, la médicalisation reste "insuffisante", la majorité des établissements n'ayant pas d'infirmiers de nuit et "un tiers" des établissements étant, selon ses investigations, dépourvus d'un médecin coordonnateur, dont la présence est pourtant obligatoire dans les textes. "Le médecin coordonnateur est de plus en plus difficile à recruter et à fidéliser," déplore Monique Iborra, qui évoque à ce propos "un statut peu clair" sans droit de prescription avec des "temps partiels ou même très partiels". "On constate dans toutes les catégories de soignants un déficit de formation initiale en gérontologie", conclut par ailleurs la mission.
Une des recommandations de sa rapporteure suggère que les emplois aidés dans les établissements pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) soient "préservés" en 2017 et que des mesures soient prises à plus long terme pour pallier les sous-effectifs. Et, face aux difficultés de recrutement, de formation et de conditions de travail, la mission demande notamment la mise en place immédiate d'un groupe de travail pour "réfléchir à une revalorisation du statut" des aides-soignantes. Elle recommande par ailleurs "la présence d'un infirmier diplômé la nuit, en astreinte ou en poste".

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